Retraites : difficile dialogue gouvernement-jeunes

Confronté depuis samedi dernier à la présence des jeunes dans le conflit contre la réforme des retraites, le gouvernement semble commencer à prendre la mesure de l'ampleur de la protestation. Les appels au calme et à la prudence se multiplient du côté de la majorité.
_ Le ministre de l'Intérieur, Brice Hortefeux a demandé aux forces de l'ordre "de limiter l'usage de la force au strict nécessaire." Une manière de stopper les échauffourées qui s'accumulent depuis hier. Et de faire en sorte de ne plus blesser les lycéens comme à Montreuil. Un jeune de 16 ans se retrouvera sur la table d'opération après un tir de flash-ball au visage. Il risque de perdre l'usage de son oeil gauche.

Dans la même lignée, le préfet de police de Paris, Michel Gaudin, a rappelé les consignes d'utilisation restrictives des flash-ball. D'après le préfet des Hauts-de-Seine,Patrick Strzoda, son utilisation a été suspendue dans son département mais aussi à Paris, dans le Val-de-marne et en Seine-Saint-Denis.

Si certains calment le jeu, d'autres en revanche réagissent de manière plus virulente. L'inspecteur de l'académie de Seine-Saint-Denis, Daniel Auverlot dénnonce "une casse pure et dure" après des dégradations autour des lycées du département. "Ce ne sont pas des lycéens, même s'il peut y avoir certains lycéens entrainés parmi d'autres à casser." Selon le ministère de l'intérieur, plus de 150 "casseurs" ont été interpellés aujourd'hui en marge des manifestations.

A 24 heures d'une nouvelle mobilisation, la tension monte

Bruno Lemaire, le ministre de l'Agriculture a d'ailleurs insisté sur le fait que la réforme des retraites a été conçue dans "l'intérêt des jeunes." Une réaction qui fait suite à des manifestations à Bordeaux, où il se trouve.

Mais tout le monde n'a pas le même combat. Certains leaders de parti tente plutôt de fédérer les jeunes et faire monter la pression, comme.
Olivier Besancenot du NPA (Nouveau Parti Anticapitaliste). Hier, il appelait les jeunes à "un nouveau Mai 68".

Aujourd'hui, la mobilisation des jeunes a été plus faible que celle d'hier. Mais un millier de lycéens était dans les rues de Versailles comme à Lyon, où 28 personnes ont été interpellées pour dégradations et jets de pierres sur les forces de l'ordre.

Demain, l'objectif des syndicats est de dépasser les 3 millions de manifestants pour faire mieux que les journées d'actions précédentes mais aussi défiler dans le calme.

Najet Benrabaa