Retraite : blocages sur les routes et attente aux stations-service
ACTUALISE A 17 H (ajout restrictions de circulation Marne et Ardennes) :
Sur la route : blocages et barrages filtrants
Les syndicats du transport ont rejoint en fin de semaine dernière la contestation contre la réforme des retraites, actuellement à l'examen au Sénat. La CFDT-Transport, le syndicat majoritaire du secteur, a promis des "actions en tout genre dans l’hexagone", n’excluant pas de bloquer des sites pétroliers ou organiser des barrages sur des axes stratégiques. Une quinzaine d’actions sont prévues dès ce matin. Certaines sont déjà en cours.
- C’est le cas notamment dans les Pays-de-la-Loire, où les salariés grévistes des entreprises de transports ont établi des barrages filtrants depuis 22h00 hier soir sur les différents accès à la zone industrielle sud du Mans. Bloqués également, les accès aux Comptoirs modernes, entrepôts où sont notamment stockés les produits alimentaires des supermarchés du groupe Carrefour.
- En région bordelaise, la plateforme frigorifique du groupe Auchan est également inaccessible en raison de la mise en place d'un barrage routier.
- Du côté de Toulouse, les deux dépôts d'autobus du réseau de transports en commun toulousain, étaient bloqués ce matin par 300 à 500 traminots et cheminots
- On signale par ailleurs depuis ce matin des opérations escargot entre Lille et Arras. L’autoroute A1 est notamment neutralisée sur deux voix (droite) à la sortie de Lille par un cortège conjoint de cheminots et de routiers.
- Ça bloquait aussi ce matin sur l’autoroute A6, aux abords de la capitale
- Des opérations escargot étaient également signalées aux abords de Lyon et d' Avignon.
- A Lorient, dans le Morbihan, les manifestants ont bloqué peu après 3h00 un rond-point donnant accès à la zone portuaire avant d'être délogés par la police.
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Enfin, l'accès à plusieurs dépôts pétroliers était également rendu impossible ce matin (voir plus bas). C'est notamment le cas dans l’Aude, où le terminal pétrolier de Port-la-Nouvelle est bloqué depuis 4h00 ce matin par une centaine de personnes, militants de la CFDT et de la CGT, qui empêchent tous les camions de venir se ravitailler. " On restera là tant qu'on le pourra ", a prévenu le responsable de la CFDT transports du Languedoc-Roussillon, Joseph Sieiro.
Sur les rails : les cheminots avec les routiers
La grève à la SNCF se poursuit cette semaine. Quatre syndicats de cheminots, la CGT, la CFDT, Sud Rail et l'UNSA, ont appelé hier soir à un durcissement du mouvement. Après un week-end où certains ont suspendu leur mouvement, il y avait hier 26% de grévistes selon la CGT, pas question de laisser dire au gouvernement que la contestation s'essouffle. Et à partir de ce matin, les cheminots sont appelés à des actions communes avec les routiers. Il s'agit de bloquer ou de filtrer certains axes dits "stratégiques".
Dans les stations services : la menace d’une pénurie ?
Aucun risque ! Tout le gouvernement l'a répété sur tous les tons hier. Entre deux journées de mobilisation, l'UMP avait organisé à son siège une petite opération de communication pour parler des retraites… et de pétrole. Dans une intervention télévisée, le Premier ministre François Fillon a par ailleurs exclu toute possibilité de pénurie de carburant, en annonçant qu’il procéderait au déblocage des raffineries et des dépôts pétroliers si nécessaire. Pas de panique donc, il n’y a aucune station sans essence, affirmait pour sa part le secrétaire d'Etat aux Transports Dominique Bussereau hier soir. Pourtant, sur le terrain, la réalité est tout autre et la galère pour de nombreux automobilistes a déjà commencé.
Pourtant, en fin d'après-midi, les préfets de la Marne et des Ardennes demandaient aux automobilistes de leurs départements de “limiter leurs déplacements dans la mesure du possible”. Ils insistent sur le fait que s'il y a rupture dans l'approvisionnement en carburant, c'est parce que les automobilistes se sont jetés sur les pompes à essence. Néanmoins, ils admettent de fait que la pénurie commence à poindre son nez dans leurs départements.
Actuellement, 11 des 12 raffineries françaises sont toujours complètement bloquées. Par ailleurs, les deux dépôts pétroliers de Basse Normandie, à Caen et Ouistreham, sont à nouveau bloqués par des opposants à la réforme des retraites depuis 04h00 ce matin. Les dépôts de Port-La-Nouvelle, dans l’Aude, ainsi que celui de St-Pierre-des-Corps, en Indre-et-Loire, sont également paralysés. Autres dépôts de carburant bloqués, celui de Dunkerque et celui de Brest.
Cécile Mimaut, avec agences
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