Retard de l'Eurostar : une erreur du conducteur, selon la SNCF

Guillaume Pépy, le PDG de la SNCF a présenté ce matin au secrétaire d’Etat aux Transports Dominique Bussereau le rapport d’enquête diligenté après le retard record de l’Eurostar Londres-Paris ; le train, qui transportait 640 passagers est arrivé Gare du Nord samedi matin, alors qu’il aurait dû arriver la veille au soir, soit douze heures avant.

Le retard et la rocambolesque série de défaillances seraient dus à une erreur d’appréciation d’un contrôleur britannique, qui circulait à bord d’un train Paris-Londres. Voyant un signal de sécurité s’afficher, il décide d'arrêter sa rame en gare de Lille. “ Il aurait dû déceler que la panne donnait une capacité de circuler réduite avant de tomber définitivement à l’arrêt ”, explique la SNCF. Le contrôleur fait monter les voyageurs dans un autre train. La rame défectueuse reste à quai à Lille avant d’être à nouveau mise sur les rails, transportant à son bord les passagers à destination de Paris.

Pour la SNCF, la décision d’échanger les rames n’est pas discutable. La procédure est habituelle en cas d’avarie technique, pour éviter toute défaillance dans le tunnel sous la Manche. Mais selon le PDG de la SNCF, qui a assuré ne pas vouloir “faire porter le chapeau” au conducteur, celui-ci aurait dû déceler une panne plus importante, en se livrant à un examen plus approfondi.

Quant à une éventuelle sanction disciplinaire à l’encontre de l’employé d’Eurostar, Guillaume Pépy a indiqué que la question concernait la direction britannique de la société.

Exprimant ses“ regrets personnels à chacun des voyageurs” pour cette “galère terrible” , le PDG de la SNCF a tenu à rappeler que l’incident était “très grave mais rarissime”.

Sur les quelque 360 à 400.000 trains qui circulent chaque année sur les voies ferrées françaises, les très gros retards seraient plus que marginaux. Au premier trimestre 2008, le taux de régularité de l’Eurostar a atteint le taux record de 93,6%.