: Reportage "On est comme des gosses !" : au Salon mondial de la fève, les fabophiles à la recherche de la figurine ultime
Les fabophiles ont rendez-vous à Champagne-sur-Oise (Val-d'Oise), dimanche 7 janvier, pour le Salon mondial de la fève et de la capsule de champagne. Mais c'est surtout la petite figurine que l'on trouve dans les galettes que les collectionneurs, que l'on appelle donc les fabophiles, viennent admirer, acheter ou échanger lors du plus grand événement du genre en France.
Et il y en a pour tous les goûts : de la petite fève en forme de chaussure à celle plus précieuse faite à la main, glanées au fil du temps par des passionnés. "Là, on attaque le 32e Mondial des collectionneurs de fèves des rois". Thierry Storme, 74 ans, a hâte. L'organisateur de l'événement est en pleins préparatifs. Il attend beaucoup de visiteurs, et entre 80 et 100 exposants.
"On a des gens du Nord, de Bretagne, des Vosges, de la frontière belge, de Bordeaux... Ils viennent de partout."
Thierry Storme, collectionneurà franceinfo
Ce collectionneur lui aussi expose ses fèves, des centaines bien à l'abri dans des petites valisettes.
"Il y a des marques, par exemple là c'est Midgard : un fabricant qui est du côté de la Normandie, décrit-il. Leurs fèves représentent beaucoup de monuments qui sont dans l'Eure, dans la Picardie ou en Normandie. Après vous avez les fèves Colas, qui est un des fabricants français, et il n'y en a plus beaucoup. Il y a des séries de nounours, d'étoiles, de pirates... Elles ont une couleur extraordinaire, brillante, tape-à-l’œil, qu'on aime énormément. Ici, ce sont les fèves Marlène, c'est pareil, elles sont pleines de couleurs. Maintenant leurs fèves sont recherchées parce qu'il n'y a plus de fabriques."
Quatre euros pour ces fèves recherchées, qu'il vend car il les possède en double. Et aussi pour en racheter d'autres : il en a entre 3 000 et 4 000 en tout. Les prix varient : certaines valent quelques centimes, une centaine d'euros pour les plus anciennes. "Elles datent des années 1875 jusqu'en 1914, étant donné qu'il y a eu la guerre, les trois quarts ont disparu, rappelle Thierry Storme. Forcément, ces fèves-là sont davantage recherchées parce qu'on n'en trouve plus. Alors on va dans des brocantes, parfois les gens nous donnent des fèves parce qu'ils ne vont rien en faire et savent qu'on est des mordus. Je fais ça depuis plus de quarante ans."
"Ça m'a pris comme ça. Il y a des gens, leur plaisir c'est de fumer ou de boire, moi c'est de collectionner ! Et de rencontrer les gens. C'est génial. C'est la collection, le fait d'en parler, de raconter..."
Thierry Storme, collectionneurà franceinfo
Thierry Storme est à la recherche d'un certain type de fève. "Il y a des fèves qu'on ne connaît pas, qu'on découvre par accident", relève-t-il, "et il y en a dont on entend dire qu'elles existent et qu'on n'a jamais vues. Et on est toujours à la recherche de celles-là, on est comme des gosses !"
Dans sa collection, des fèves Disney, anciennes, dorées, datant de la guerre, mais Thierry Storme possède aussi des fèves un peu plus osées. "Une fève zizi", évoque-t-il par exemple, parmi des modèles anatomiques ou un peu Kamasutra. "Souvent, ce sont des collectionneurs qui les achètent pour faire une blague. Le jour de la galette des rois, ils font croire qu'ils ont eu ça", sourit ce fabophile, tout aussi amateur de galettes des rois.
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