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Toussaint : "Il est très rare qu'il y ait des places" dans les 14 cimetières de Paris

La ville, consciente du problème, explique ce phénomène par les difficultés à reprendre les concessions perpétuelles. Il y a également l'explosion du prix des emplacements dans les cimetières intra-muros.

Article rédigé par Marco Wolter
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Vue sur le cimetière Montparnasse, à Paris, le 30 octobre 2007. (STEPHANE DE SAKUTIN / AFP)

À Paris, il est quasiment impossible de réserver une concession funéraire de son vivant dans un des 14 cimetières intra-muros. "C'est très rare qu'il y ait des places", explique le service en charge du cimetière de Montparnasse.

C’est donc au moment du décès que les proches ou les pompes funèbres vont faire le tour des cimetières. Là, les chances de trouver une place sont très minces. Pour expliquer cette situation, le cimetière de Montparnasse dit accueillir "des concessions perpétuelles, donc pour les reprendre, c'est très compliqué. Voilà pourquoi on n'a plus de places".

On avait demandé au Trocadéro, dans des cimetières parisiens, mais ce n'était pas possible.

Elisabeth

à franceinfo

L’an dernier, sur les quelque 5 000 demandes intra-muros, seules 170 ont pu être honorées. Elisabeth, 75 ans, y a été confrontée au moment du décès de sa mère, malgré des requêtes préalables. "Il n'y a pas eu de place, peut-être qu'un jour, elle allait être autorisée... Et quand elle est décédée, cela n'a pas été le cas. Elle a donc été enterrée au cimetière de Pantin", poursuit la septuagénaire. Ce cimetière, en Seine-Saint-Denis, se situe au nord de la capitale, alors qu'Elisabeth vit dans le sud de Paris. 

Une problématique cernée par la ville

À la mairie de Paris, on est bien conscient du problème. Mais les marges de manœuvre sont limitées, explique Pénélope Komites, adjointe chargée des espaces verts et des affaires funéraires. La quasi-totalité des concessions qu’on trouve à Paris intra-muros sont perpétuelles.

Pour les reprendre, les critères sont nombreux : "Il faut déjà que la concession perpétuelle soit présente depuis au moins 30 ans, qu'elle soit en état d'abandon et qu'il n'y ait plus d'ayant droits sur la concession, énumère l'élue. Donc généralement, une reprise prend à peu près quatre ans."

Des emplacements de plus en plus chers

Le manque de place n’est cependant pas le seul obstacle pour reposer à Paris. Même si une concession se libère, il faut encore avoir les moyens de l’acheter. Pour une concession perpétuelle de 2 m2, il faut compter actuellement près de 16 000 euros. C’est 5 000 de plus qu’il y a dix ans. Comparativement, pour la même taille, une concession pour l’éternité coûte 7 000 euros à Lyon, moins de 4 000 à Marseille et 3 500 à Bordeaux.

L’objectif, peut-être dissuasif serait notamment que le Parisiens fassent plutôt l’acquisition d’une concession moins chère, à durée limitée, sur 10 ou 30 ans, pour un jour libérer des places. Pour Michel Kawnik, le président de l’Association française d’information funéraire que les cimetières parisiens sont tout simplement réservés aux nantis et ne remplissent plus leur véritable fonction. "Il ne faudrait pas que les cimetières parisiens intra-muros deviennent de simples lieux de promenade ou des musées en plein air, ceci est désolant", déclare-t-il. 

La situation ne peut guère s’améliorer. En raison du vieillissement de la population, le nombre de décès à Paris devrait continuer à augmenter ces prochaines années.

Reportage de Marco Wolter

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