: Témoignages "Il m’aide à avancer, à me battre" : à Rome, l'hommage de ces Français à Charles de Foucauld, canonisé par le pape
Le pape François canonise dix nouveaux saints dimanche 15 mai. Parmi eux, trois Français dont Charles de Foucauld, un noble devenu ermite, mort assassiné il y a plus de 100 ans, en 1916.
Dans les rues animées de Rome, touristes étrangers et pèlerins français, notamment, déambulent de pizzeria en pizzeria mais aussi d'église en église. Il y en cinq françaises à Rome dont la Trinité-des-Monts, tout en haut des marches de la place d'Espagne où nous rencontrons... Foucauld, cela ne s'invente pas. Un prénom pas toujours facile à porter, confie-t-il. "J’ai eu le droit aux théories scientifiques avec le pendule de Foucault et puis évidemment, le présentateur Jean-Pierre. C’est sûr que quand j’expliquais que non, ça venait de Charles de Foucauld, ça parlait moins."
Charles de Foucauld, ancien officier de cavalerie, devenu moine trappiste à la fin du XIXe siècle puis ermite en Palestine, est considéré comme un martyre depuis son assassinat. Il été béatifié en 2005. Certains ne le connaissent pas et viennent se renseigner à l’instar de Lucile, 21 ans, arrivée de Paris avec deux amis. "Du coup, je vais à des conférences, pour apprendre à le connaître", lance-t-elle joyeusement.
"On est venus sans logement. On vit grâce à la charité des gens."
Lucile, une Parisienne de 21 ansà franceinfo
"On a dormi le premier soir sur un toit, raconte Lucile. Après, on a été accueillis par Clémence, qui est très gentille et nous a gardé trois jours. Après... on dort devant le Vatican !". Lucile et ses deux amis ont en effet passé la nuit tout près de la place Saint-Pierre pour être bien placés pendant la messe de dimanche 15 mai où se déroule la cérémonie de canonisation de dix saints dont trois Français parmi lesquels, le fameux Charles de Foucauld. Car premiers arrivés, premiers servis. Et l’évènement est d’importance : au moins 5 000 Français parmi des dizaines de milliers de pèlerins ont fait le déplacement. 50 cardinaux, 150 évêques et 1 800 prêtres sont présents. La France est représentée par le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, qui remplace le Premier Ministre Jean Castex.
"Je m’abandonne à 100% à Charles de Foucauld"
C’est un fait, les pèlerins viennent moins souvent en voyage organisé. "Le pèlerinage change beaucoup aujourd’hui, constate le père Philippe Bordeyne, administrateur des Pieux établissements, des églises françaises de Rome. On se rend compte que beaucoup sont venus par leurs propres moyens, ont pris un Airbnb. Là, j’ai croisé des gens qui sont, pour certains, de la famille de sang de Charles de Foucauld. Ils viennent de Marseille, du Nord, de Dijon. C’est tout un peuple que nous ne maîtrisons pas qui est là, à Rome. Mais c’est leur ville."
Pour Caroline et Christophe, qui ont laissé leurs cinq enfants en Bourgogne, ce pèlerinage a un sens tout particulier. Charles de Foucauld est un soutien pour Christophe. "Je suis malade. J’ai un cancer du cerveau, explique-t-il. Et je m’abandonne à 100% à Charles de Foucauld. Ça fait cinq ans. Il m’aide à avancer, à me battre. L’abandon de soi-même est vraiment la prière de Charles de Foucauld qui représente beaucoup pour moi : ‘Seigneur, fais de moi ce qu’il te plaira’." Dans les rues, les églises, les groupes de pèlerins chantent, prient, et beaucoup sourient.
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