Immigration, radicalisation, laïcité : Emmanuel Macron met en garde contre "les amalgames" qui pourraient conduire à "la guerre civile"
Le chef de l'Etat qui s'exprimait devant des proches a rappelé qu'il fallait absolument éviter la stigmatisation.
Devant des proches, Emmanuel Macron a mis en garde contre les "amalgames entre les questions d'immigration, de radicalisation, de communautarisme et de laïcité", selon les informations recueillies par franceinfo auprès de l'Elysée mercredi 16 octobre. Le président de la République a indiqué "qu'un tel amalgame conduirait à la guerre civile".
L'Elysée souligne qu'Emmanuel Macron veut absolument éviter "la stigmatisation". On indique également, du côté de l'Elysée, que certains propos récents émanant de l'opposition, comme l'interview de Xavier Bertrand dans le JDD relèvent de la "faute morale". Xavier Bertrand évoquait une "guerre de civilisation" et l'islamisme qui "gangrène le pays". Pour Emmanuel Macron, "une ligne jaune été franchie par certains leaders de l'opposition".
Une vigilance particulière pour les municipales
Le président demande aujourd'hui au ministre de l'Intérieur de poursuivre le dialogue avec l'Islam de France, au plan local et national. Il demande aussi au gouvernement de réaffirmer ce qui a été fait sur la question de la lutte contre la radicalisation et le communautarisme, qui à ses yeux représente "une forme de séparatisme". Selon Emmanuel Macron, cela doit conduire à une vigilance particulière pour les municipales sur l'expression du communautarisme pouvant s'apparenter à du "séparatisme social".
Interrogé par franceinfo, un proche du président a expliqué qu'une prise de parole d'Emmanuel Macron sur la question de laïcité n'est pas exclue mais n'est pas à l'ordre du jour dans l'immédiat.
Clore le débat au sein de la majorité
Si Edouard Philippe a tenté mardi de clore le débat, la polémique sur le port du voile continue d'agiter les rangs de la majorité. Polémique relancée par l'attaque vendredi 11 octobre d'un élu du Rassemblement national contre une mère voilée qui accompagnait des élèves de Belfort au conseil régional de Bourgogne-Franche-Comté, à Dijon. A l'Assemblée Nationale, le Premier ministre a fait savoir qu'il ne souhaitait pas "faire une loi sur les accompagnants scolaires", pointant plutôt "l'enjeu" des "dérives communautaires" et de la "déscolarisation."
Les propos de Jean-Michel Blanquer affirmant que "le voile en soi n'est pas souhaitable dans notre société" ont en effet mis en exergue les divisions entre deux camps au sein de la majorité.
De son côté, le président du Sénat, Gérard Larcher a demandé à Emmanuel Macron de s'exprimer sur la laïcité et la loi de 1905. "Le sujet n'a pas vraiment été tranché par le politique, voilà pourquoi je pense qu'il faut revenir aux fondamentaux de la loi de 1905 et que nous attendons sur ce sujet la parole du président de la République, qui l'a reportée moultes fois", a insisté Gérard Larcher sur France 2. Si Emmanuel Macron avait promis depuis longtemps un grand discours sur la laïcité, il n'a finalement jamais été prononcé.
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