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Fonds Marianne : l'ex-directeur de cabinet de Marlène Schiappa reconnaît "un arbitrage défavorable" de la ministre

Selon les informations de Mediapart, il s'agirait de l'association SOS Racisme. D'après son président, Dominique Sopo, "l'audition de Sébastien Jallet recoupe ce qu'on nous avait dit à l'époque".
Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Sébastien Jallet et Marlène Schiappa, à Paris, le 1er mars 2021. (THOMAS PADILLA / MAXPPP)

L'audition devant le Sénat de l'ancien directeur de cabinet de Marlène Schiappa, Sébastien Jallet, était très attendue. Car elle intervient au lendemain de la révélation d'un premier rapport accablant publié par l'Inspection générale de l'administration (IGA) concernant le fonds Marianne. Durant cette audition, mercredi 7 juin, Sébastien Jallet a reconnu que la ministre était intervenue pour écarter une association du fonds Marianne de lutte contre le séparatisme, tout en démentant tout favoritisme dans la sélection des projets.

Interrogé sur une intervention de Marlène Schiappa, après la réunion du comité de sélection, pour retirer une subvention de 100 000 euros accordée à un projet, le désormais préfet de l'Orne a confirmé un "arbitrage défavorable de la ministre", sans citer le nom de l'association. Selon les informations de Mediapart, il s'agirait de l'association SOS Racisme. Son président, Dominique Sopo, a réagi auprès de l'AFP : 

"On avait appris au printemps 2021, oralement, par un contact, qu'on allait nous accorder 100 000 euros. Puis après, plus de son, plus de lumière. On n'a pas eu de subvention."

Dominique Sopo, président de SOS Racisme

à l'AFP

Selon lui, "l'audition de Monsieur Jallet recoupe ce qu'on nous avait dit à l'époque" pour expliquer cette volte-face : un "contentieux" personnel entre lui et la ministre après qu'il a signé une tribune initiée par la Ligue des droits de l'homme critiquant la loi dite "contre le séparatisme". Sollicité par l'AFP, l'actuel cabinet de Marlène Schiappa n'a pas fait de commentaire dans l'immédiat. La ministre sera quant à elle entendue par la commission d'enquête le 14 juin.

Il se défend de tout favoritisme

Lancé le 20 avril 2021 par Marlène Schiappa, alors ministre déléguée à la Citoyenneté, après le choc causé par l'assassinat du professeur Samuel Paty, ce fonds, initialement doté de 2,5 millions d'euros, visait à financer des associations portant des discours de promotion des valeurs de la République pour lutter contre le séparatisme.

Lorsque l'affaire du fonds Marianne a été révélée par France 2 et l'hebdomadaire Marianne, la ministre s'est défendue de tout manquement. Devant la commission d'enquête du Sénat, Sébastien Jallet a par ailleurs démenti tout favoritisme envers la principale association bénéficiaire, l'USEPPM (Union fédérative des sociétés d'éducation physique et de préparation militaire).

>> Fonds Marianne : ce qu'il faut retenir du rapport accablant sur la subvention attribuée à l'association de Mohamed Sifaoui

Dans son rapport, l'Inspection générale de l'administration a estimé que l'appel à projets lancé dans le cadre du fonds Marianne n'avait été "ni transparent ni équitable". L'ancien directeur de cabinet a rétorqué qu'il avait été "équitable" car tous les candidats, selon lui, ont vu "leurs demandes appréciées", ajoutant que le délai de 20 jours pour y répondre n'était "pas intenable".

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