Fin du système de formation des imams à l'étranger : "Techniquement parlant cela va être assez difficile", estime le grand imam de la mosquée de Bordeaux
Tarek Oubrou, grand imam de la mosquée de Bordeaux, exprime ses doutes sur franceinfo après que le président de la République a dit souhaiter la fin du système de formation des imams à l'étranger, en lui préférant une labellisation des formations d'imams.
Emmanuel Macron a annoncé vendredi 2 octobre lors de son discours sur les séparatismes aux Mureaux, dans les Yvelines, son intention de "libérer l'islam de France des influences étrangères" en mettant fin au système de formation des imams à l'étranger, en promouvant une labellisation des formations d'imams et en renforçant le contrôle sur les financements des cultes. "Techniquement parlant cela va être assez difficile", a estimé sur franceinfo Tarek Oubrou, grand imam de la mosquée de Bordeaux.
"La formation des imams est nécessaire mais pas suffisante, estime-t-il. On a besoin de théologiens, de docteurs de la loi, qui proposent aux musulmans une lecture de l'islam qui les met en phase avec leur époque. Ca ce n'est pas le travail liturgique mais c'est un travail doctrinal que la République ne peut pas faire, cela incombe aux musulmans eux-mêmes.''
Il y a une responsabilité théologique, intellectuelle, qui incombe à des imams qui ont l'envergure de penser l'islam en phase avec les valeurs de la République.
Tarek Oubrouà franceinfo
Tarek Oubrou a reconnu qu'il y avait des discours qui sans être "fanatiques ou séparatistes" pouvaient "malheureusement" inspirer l'un ou l'autre. ''Le discours du président était assez complet avec un souci de discernement et d'équilibre et il faut mettre en œuvre les propositions. Il a tout fait pour ne pas stigmatiser."
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