Célébration de Hanoukka à l'Élysée : "C'est compliqué de vivre dans un pays laïc quand le président n'est pas laïc", réagit la députée LFI Raquel Garrido

Raquel Garrido, députée La France insoumise de Seine-Saint-Denis, critique à son tour Emmanuel Macron. "C'est compliqué de vivre dans un pays laïc quand le président n'est pas laïc", réagit l'élue, invitée sur franceinfo samedi 9 décembre. À l'Élysée jeudi soir, le grand rabbin de France a allumé une bougie pour Hanoukka en présence d'Emmanuel Macron lors d'une cérémonie qui fait depuis polémique. Des élus de tout bord ont dénoncé une atteinte à la laïcité. L'entourage d'Emmanuel Macron s'est défendu, soulignant qu'"assister à une manifestation cultuelle, ce n'est pas porter atteinte à la laïcité".

La députée d'origine chilienne fait part de sa fierté de vivre dans un pays laïc : "Quand je suis arrivée en France, j'ai découvert la laïcité et j'adore ça. J'adore cette idée de garder l'intimité de sa foi pour soi et qu'on génère un espace commun où la politique a lieu", explique-t-elle. "Je pensais vivre en France depuis 35 ans dans un pays laïc, je m'aperçois que c'est compliqué de vivre dans un pays laïc quand le président n'est pas laïc", réagit-elle. Les parents de Raquel Garrido ont fui le régime du général Augusto Pinochet.

Selon l'élue insoumise, le président de la République doit montrer l'exemple. "Il doit y avoir une séparation nette de la sphère de l'intime et de la sphère de ce qui est du commun, du civil, du politique. C'est la base de la laïcité", insiste-t-elle.

La laïcité difficile à expliquer en classe

Raquel Garrido, avocate de profession, a enseigné le droit à l’université. Elle témoigne de la difficulté d'"expliquer à un élève qu'il ne doit pas manifester de façon ostentatoire sa religion dans la classe". Selon elle, les jeunes étudiants sont "sur Netflix et voient le modèle anglo-saxon et tous ces jeunes qui sont dans la classe avec la manifestation de la religion. Ça ne pose de problème à personne", souligne-t-elle. Derrière, les enseignants "rament" pour "essayer de faire comprendre l'intérêt d'expurger certaines sphères", dit la députée.