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Pédophilie : une commission d'enquête parlementaire ne peut avoir "pour seul périmètre l'Eglise", selon la Conférence des évêques

Le président de la Conférence des évêques de France, Georges Pontier, se dit par ailleurs favorable à la création d'une commission d'historiens pour vérifier qu'il n'y a pas eu un travail de "couverture" des actes pédophiles commis par les prêtres par le passé.

Article rédigé par franceinfo avec Reuters
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Le président de la Conférence des évêques de France, Georges Pontier, le 12 avril 2016 à Paris. (BERTRAND GUAY / AFP)

Le président de la Conférence des évêques de France, Georges Pontier, se dit favorable à une enquête du Parlement sur les cas de pédophilie, mais qui n'aurait pas l'Eglise catholique comme "seul périmètre", dans un entretien à La Croix publié jeudi 4 octobre. "Ce qui nous préoccupe, c’est l’accueil, l’écoute et le suivi des victimes, et tout ce qui permet d’assurer que de tels drames ne se renouvellent pas", réagit Georges Pontier.

Si le Parlement, qui est par définition chargé du bien de la société, enquête sur la pédophilie, il ne peut avoir pour seul périmètre l’Église, car elle n’est pas la seule en cause sur cette question (...). Il s’agit de prendre en compte ce problème dans l’ensemble de la société.

Georges Pontier, président de la Conférence des évêques de France

à "La Croix"

L'hebdomadaire Témoignage chrétien a lancé samedi un appel – appuyé par plusieurs personnalités – à la création d'une commission d'enquête parlementaire pour "faire toute la transparence sur les crimes de pédophilie et leur dissimulation dans l'Eglise catholique" en France.

Georges Pontier évoque la possibilité de mettre en place une commission d'historiens au sein de l'Eglise, laquelle pourrait avoir accès aux archives des diocèses. Ce travail " pourrait répondre à la question de savoir s’il y a eu un système de couverture ou pas, une inconscience de ce qui se passait", ajoute le président de la Conférence des évêques, tout en précisant qu'il n'a "jamais perçu de système organisé".

Appels d'élus pour une commission d'enquête

A l'exception du groupe Les Républicains (LR), la plupart des groupes politiques de l'Assemblée se sont dits favorables, sur le principe, à la création d'une commission d'enquête sur les cas de pédophilie dans l'Eglise. Ils ne souhaitent toutefois pas, pour l'heure, utiliser leur "droit de tirage" - qui permet à chaque groupe d'obtenir une fois par session la création d'une commission d'enquête ou d'une mission d'information.

La cheffe de file des députés PS, Valérie Rabault, a demandé en début de semaine au président de l'Assemblée Richard Ferrand (LREM) de créer cette commission par ses pouvoirs propres, une demande rejetée par l'intéressé.

L'Eglise catholique est secouée depuis vingt-cinq ans par plusieurs scandales de pédophilie de grande ampleur aux Etats-Unis, en Allemagne, en Autriche, au Mexique et en Australie, entre autres. En France, 1% des prêtres auraient commis des actes pédophiles, a estimé Georges Pontier samedi. Un chiffre jugé inférieur à la réalité par les associations de victimes.

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