Pédophilie : quand le cinéma devance la justice
Le nouveau film de François Ozon "Grâce à Dieu" raconte l’histoire d‘un prêtre accusé de pédophilie dans la région de Lyon. Mais la justice a été saisie pour retarder sa sortie après le procès du Père Preynat, mis en examen pour agression sexuelle, et personnage principal du film.
Ils s’appellent Alexandre, François, Pierre-Emmanuel. Les visages de victimes d’un prêtre accusé de pédophilie. Trois acteurs portent leur souffrance à l’écran. Pour écrire "Grâce à Dieu", François Ozon s’est inspiré de l’affaire du prêtre Preynat, du nom du prêtre de Sainte-Foy-lès-Lyon, accusé d’agression sexuelle sur des jeunes scouts de la paroisse. "François Ozon voulait parler de personnages masculins, la découverte, l’enquête, les déceptions régulières, les lettres que j’ai pu écrire au pape", explique Alexandre Hezez-Dussot, cofondateur de l’association "La parole libérée".
Au plus proche de la réalité
En 2015, il est le premier à porter plainte. Au tout début, François Ozon voulait faire un documentaire, mais la démarche était trop lourde pour l’association qui avait déjà beaucoup souffert. Ce film retranscrit tous les moments de l’affaire. Une fiction au plus proche de la réalité. François Ozon a rencontré les familles, amis des victimes, il a même tourné dans la mission de François Devaux, l’autre président et cofondateur de l’association.
Ce sont les propos malheureux du cardinal Barbarin qui ont inspiré le titre du film. Reste une volonté collective désormais : accompagner le film pour ancrer le fait divers dans l’histoire cinématographique.
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