Ouverture de la campagne du denier de l'Eglise : des dons plus généreux, mais moins nombreux
L'Eglise catholique française lance mardi sa campagne sur le denier, afin de pourvoir aux besoins des paroisses et des prêtres. L'an passé, la collecte avait dépassé les 254 millions d'euros.
L'Eglise catholique lance mardi 26 décembre sa campagne pour le denier de l'Eglise, autrefois appelé le denier du culte. Il représente environ 40% du budget annuel de l'Eglise en France. Pour la première fois, l'appel est national et multisupports (radio, presse, affichage). Qui donne ? Pourquoi ? À quoi sert la collecte ? Pour le savoir, franceinfo a tendu son micro aux paroissiens de l'église Saint-Roch, dans le 1er arrondissement de Paris.
De multiples raisons pour donner... ou oublier
À l'occasion de la messe de Noël, lundi, lors de la quête, des fidèles ont donné plus d'argent que d'habitude. D'autres ont prévu un don sous une autre forme. "Je fais un virement pour ne pas oublier", précise une paroissienne. Son voisin explique qu'il donne "depuis qu'il croit en Dieu", en tout cas depuis qu'il peut le faire financièrement. "Je lui dois beaucoup, alors je lui rends un petit peu." Une fidèle affirme qu'"on ne donne jamais assez". Combien ? "200 euros", répond une autre paroissienne. Marie, retraitée, explique avoir été "éduquée comme ça" et se dit particulièrement attachée à une église "ouverte", qui organise des cérémonies accueillantes et chaleureuses.
Je préfère me priver de quelque chose et donner.
Marie, paroissienne de Saint-Roch à Parisà franceinfo
Olivier, lui, reconnaît qu'il a laissé passer quelques années. "L'agitation quotidienne et les soucis font que je ne donne pas régulièrement", regrette-t-il, mais il promet de se rattraper cette année et cette fois, "de donner deux fois plus pour le denier de l'Eglise".
Prêtres et archevêques logés à la même enseigne
Cette promesse de don ravira sûrement l'abbé Thierry Laurent, de l'église Saint-Roch. Le denier de l'Eglise est indispensable pour faire vivre sa paroisse et lui assurer son propre quotidien, explique-t-il sans tabou. "Il sert aux frais de fonctionnement d'une église, comme le chauffage, l'éclairage, certaines réparations et à la rémunération du personnel laïc, sacristain, secrétaire, éventuel régisseur." Les dons servent aussi à la vie quotidienne des prêtres. Le père Laurent dit que son traitement est de "1 100 euros par mois", en précisant que prêtres sont logés gratuitement par la paroisse, mais qu'ils paient la taxe d'habitation. "Les prêtres séculiers ne font pas vœu de pauvreté, mais nous vivons évidemment la pauvreté", ajoute-t-il. Lui-même a vécu un très net changement de niveau de vie lorsqu'il est devenu prêtre.
J'étais avocat et professeur de droit. J'avais un traitement d'une autre mesure mais je ne suis pas à plaindre. Je suis bien logé, j'ai de quoi payer ma nourriture, mais je ne vis pas grassement.
Père Thierry Laurent à l'église Saint-Rochà franceinfo
Thierry Laurent ajoute qu'il n'y a pas de différence de rémunération dans la hiérarchie. Même l'archevêque est payé à la même hauteur, dit-il. "Quelle que soit la charge ou la responsabilité que vous assurez dans l'Eglise, vous recevez la même chose."
Des donateurs souvent âgés
L'an dernier, le don moyen est passé de 217 à 226 euros, pour un montant total du denier collecté d'un peu plus de 254 millions d'euros. Mais en 2016, le nombre de donateurs a continué à baisser en France, passant à 1,128 million de personnes, soit 40 000 de moins qu'en 2015. La moyenne d'âge des donateurs est par ailleurs élevée, entre 65 et 70 ans. C'est pourquoi l'Eglise cherche à se moderniser pour rajeunir sa cible. "La paroisse vient d'ouvrir un Facebook", annonce Thierry Laurent, rappelant que le site internet de Saint-Roch permet déjà de faire des virements bancaires en ligne au diocèse.
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