Port de signes religieux : comment les entreprises s'organisent ?
Le monde du travail s'organise après la très récente décision sur le voile de la Cour de justice de l'Union européenne. Les patrons peuvent interdire le port visible de signes religieux sous certaines conditions. Tous ne souhaitent pas le faire.
Dans ce centre d'appel pour sourds et malentendants, tous les conseillers répondent aux clients par appels vidéos. Pas question de mettre en avant des signes religieux. "Nos clients sont dans des domaines très variés, dans les télécoms, les assurances, la banque, l'énergie, donc l'affichage politique ou religieux, tout ce qui peut contribuer à heurter le client qui appelle, est formellement proscrit", explique Jean-Charles Correa, directeur DEAFI. Jusqu'à présent, le patron hésitait à encadrer le port de signes religieux, la décision européenne le rassure, il s'apprête à rédiger un règlement intérieur. À l'avenir, tout le monde connaîtra les règles.
9 entreprises sur 10 trouvent des arrangements à l'amiable
Dans cette entreprise de nettoyage, pas de charte. Avec ses 2 500 salariés et 47 nationalités, le patron préfère gérer au au cas par cas. Hawa Sambaké porte le voile et travaille ici depuis presque dix ans. Elle fait le ménage dans les parties communes des immeubles. Pour elle, porter le voile au travail est une nécessité. Son patron se veut pragmatique, dans le secteur des services, il doit adapter son recrutement. "Le nombre de femmes qui viennent à l'embauche non voilées devient minoritaire donc on demande à celles qui sont dans le domaine public si elles acceptent de ne plus porter le voile, celles qui sont dans un domaine classique, on ne leur pose pas la question car ça n'a pas d'intérêt", explique Georges Guilbert, directeur de "Guilbert propreté". Comme ici, neuf entreprises sur dix trouvent des arrangements à l'amiable. La décision de la Cour de justice de l'Union européenne devrait apporter des solutions aux situations les plus conflictuelles.
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