"J'aurais aimé une présence plus forte" : un enseignant pointe les manquements du dispositif gouvernemental pour la laïcité
Le ministre de l'Éducation nationale doit dévoiler mardi le nombre d'atteintes à la laïcité constatées dans les établissements scolaires depuis le début de l'année.
Signes religieux ostentatoire, refus de serrer la main d'une professeure... Comme il l'avait annoncé sur franceinfo, le ministre de l'Éducation nationale va dévoiler mardi 24 septembre lors d'un séminaire national, les derniers chiffres d'atteinte à la laïcité, remontés de chaque académie depuis le mois de janvier 2019.
Il y a deux ans, Jean-Michel Blanquer a mis en place deux dispositifs : une plateforme en ligne que chaque enseignant peut saisir anonymement pour demander de l'aide face à une situation précise et des "équipes laïcité" pour lesquelles des personnels sont dédiés dans tous les rectorats de France.
Un millier de signalement en trois mois
Face à une élève qui refuse d'aller à la piscine ou un autre qui conteste un enseignement scientifique, un établissement peut ainsi saisir ces équipes dont le nom officiel est celui de "valeurs de la République". Ces personnels peuvent se déplacer dans un collège ou dans un lycée, pendant la crise, ou après, afin de former les enseignants et sensibiliser les élèves. Entre avril et juin 2018, par exemple, un millier de signalements ont été remontés, une soixantaine ont nécessité un déplacement des équipes "laïcité".
Mais il y a encore des trous dans la raquette, à en croire Laurent, enseignant dans un collège du sud de la France. Au printemps, il a saisi la cellule "laïcité" pour une élève qui refusait d'assister aux séances d'éducation sexuelle en cours de biologie. Cet enseignant est aujourd'hui assez amer : "Les personnes de la cellule ne sont pas venues à la réunion organisée au collège avec la famille."
Je pensais qu'il y aurait plus d'aide au niveau de l'argumentation, j'ai reçu pas mal de textes de loi que je connaissais déjà.
Laurentà franceinfo
"J'aurais aimé qu'il y ait une présence un peu plus forte de la cellule 'laïcité', quelque chose qui soit posé au niveau de l'autorité". Les parents de cette élève l'ont ensuite retiré du collège, pour l'inscrire à des cours par correspondance, malgré les dispositifs ministériels. Laurent affirme qu'il s'est senti "démuni".
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