La Suède accuse l'Iran d'une cyberattaque en 2023 visant à "venger" les autodafés du Coran

Quelque 15 000 messages "appelant à la vengeance contre les auteurs d'autodafés du Coran" avaient été envoyés à l'été 2023, après la vague de profanation du livre saint de l'islam. Pour les autorités suédoises, il s'agissait de "créer des divisions dans la société suédoise".
Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Salwan Momika, ici devant une mosquée de Stockholm le 28 juin 2023, avait été à l'origine de la crise entre la Suède et le Proche-Orient. (JONATHAN NACKSTRAND / AFP)

Les autorités suédoises ont accusé, mardi 24 septembre, les services de renseignement iraniens d'avoir piraté en 2023 un opérateur de SMS pour envoyer des messages encourageant les gens à se "venger" des profanateurs du Coran. Quelque 15 000 messages "appelant à la vengeance contre les auteurs d'autodafé du Coran" avaient été envoyés à l'été 2023, en écho à une vague de profanations du livre saint de l'islam en Suède, selon un communiqué du ministère public.

"L'enquête préliminaire montre que c'est l'Etat iranien, par l'intermédiaire du Corps des gardiens de la révolution islamique iranienne (CGRI), qui a piraté les données d'une société suédoise exploitant un important service de SMS", développe dans le communiqué le procureur Mats Ljungqvist. Il s'agissait de "créer des divisions dans la société suédoise", a-t-il fait valoir.

Des relations tendues

Début août 2023, les médias suédois avaient rapporté qu'un grand nombre de personnes en Suède avaient reçu des messages de la part d'un groupe se faisant appeler "Anzu Team" exhortant à la vengeance contre les profanateurs du Coran. "L'enquête nous a permis d'établir l'identité des pirates iraniens qui ont perpétré cette grave atteinte à la protection des données", a ajouté M. Ljungqvist. L'enquête est toutefois désormais close puisque les services iraniens ne pourront pas être poursuivis.

Les relations entre la Suède et plusieurs pays du Proche-Orient se sont détériorées à l'été 2023 quand des manifestations ont éclaté dans ces pays contre plusieurs autodafés menés dans le pays nordique, notamment à l'initiative de Salwan Momika, un réfugié irakien. Le gouvernement suédois avait alors condamné les autodafés du Coran, tout en soulignant la prédominance de la liberté d'expression et de rassemblement.

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