Clarisse Giniès se rend à la messe tous les dimanches et revendique un lien d’amour sincère avec Dieu, mais également avec un homme d’église. "Je suis pratiquante, je suis croyante et à côté de ça, j’ai une relation d’amour avec un prêtre. (...) Je ne me sens pas pécheresse, je suis en accord avec moi-même et avec Dieu", confie-t-elle. Leur relation a commencé il y a sept ans de manière clandestine, car interdite par l'Église catholique. "On vit une relation sincère où il y a de l’amour (...) comment l’Église peut condamner ça ?", s’interroge Clarisse.Des enfants élevés dans le secretSon cas n’est pas isolé. Marie Laurens Chalmel dirige une association de femmes de prêtres, aidée par un psychiatre. Elle anime des groupes de paroles pour ces femmes "qui se sentent démunies et ne peuvent parler à personne", soutient-elle. Marie Laurens est d’ailleurs elle-même tombée en dépression et a été hospitalisée suite à une tentative de suicide. Aujourd’hui, Bernard, ancien prêtre, est devenu son mari. Il y a quelques années, une pétition a circulé contre lui, afin de lui interdire de revenir en tant que croyant car il a eu des enfants. Bernard a été sanctionné par sa hiérarchie. De nombreux enfants ont ainsi grandi dans le secret, certains prêtres acceptant de voir leurs enfants seulement en cachette. C’est le cas d’Isabelle Ballesteros, révoltée contre l’Église, car elle lui reproche d’avoir grandi loin de son père, qui était prêtre.