Record pour les Hospices de Beaune et crise pour le Bourgogne

Quarante-quatre cuvées ( 31 en rouge et 13 en blanc) ont été mises en vente “à la bougie” à la 149ème vente des Hospices de Beaune, la plus importante vente de charité du monde viticole. Les amateurs ont vu passer du Montrachet, du Pommard, du Corton, du Beaune, du Meursault, du Mazis-Chambertin, du Volnay etc., pour des mises à prix allant de 2.000 à 40.000 euros les pièces.

La quantité était au rendez-vous cette année, avec un record absolu de volume : 799 pièces de 228 litres chacune. C'est la plus importante vente depuis 30 ans pour les Hospices.
_ Quant à la qualité, le régisseur du domaine des Hospices n'hésite pas à qualifier le millésime 2009 d'“exceptionnel” , avec des tanins “soyeux et ronds” car le soleil et la chaleur ont été au rendez-vous en août et septembre.

La “Pièce du président” , ou “Pièce de Charité”, un double lot formé d'une pièce de Meursault-Charmes 1er cru Albert Grivault et d'une pièce Cortongrand cru Charlotte Dumay, a été adjugée 90.000 euros. Le chanteur Patrick Bruel a parrainé l'une de ces deux pièces au profit des Restos du Cœur et a fait chanté les 500 acheteurs attirés par l'évènement. Le record pour la “Pièce du président” reste de 200.000 euros en 2006.

Parmi les autres enchères, la pièce du Clos de La Roche Grand cru, mise en vente à 20.000 euros, a été adjugée à 35.000 euros. Globalement, malgré la quantité, les prix sont à la hausse. Les bénéfices de cette vente iront à des associations caritatives et aux Hospices de Beaune, où ils serviront à la modernisation de l'hôpital et à la rénovation des bâtiments historiques.

Ce record de quantité, doublé d'un bon résultat financier, n'empêche pas le Bourgogne de souffrir de la crise économique, à l'instar des autres appellations françaises. Les marchés anglo-saxons sont particulièrement déprimés, avec par exemple une chute de 44% du marché américain, principal débouché à l'export du Bourgogne. Le marché britannique plonge de 34%, tandis que l'Europe et le Japon résistent un peu mieux (-10% et -16%). Quant à la France, principal débouché de l'appellation, elle se rétracte de 10%. Les foires aux vins n'ont pas eu le succès escompté.
_ Les grands crus souffrent plus de ces temps difficiles que les autres. Les appellations “village” résistent mieux.