Quelques 3.000 enseignants et étudiants ont défilé mardi à Paris contre la réforme de la formation des enseignants
Le projet gouvernemental, défendu par Luc Chatel, prévoit le recrutement des futurs enseignants après l'obtention d'un master universitaire (bac+5).
Pour l'intersyndicale, la réforme risque de sacrifier la formation pédagogique, placée au cours de l'année de master 2 qui regroupera à la fois les concours, des stages et la validation d'un mémoire.
La mobilisation de mardi fait figure de "test" pour une réforme, dont le PS a demandé "l'arrêt" et que la ministre Valérie Pécresse a défendue, alors que des lycéens protestent contre la réforme du lycée.
L'intersyndicale des enseignants dénonce un projet de réforme "régressif" et demandent "une vraie formation professionnelle", reprochant au projet gouvernemental de privilégier l'apprentissage des savoirs disciplinaires au détriment de la pédagogie.
Dans le cortège précédé de la banderole "Enseigner est un métier qui s'apprend", on pouvait voir les drapeaux de la première organisation étudiante Unef, des syndicats d'enseignants Sgen-CFDT, Unsa, FSU et des Instituts universitaires de formation des maîtres (IUFM) de Paris et du Val-de-Marne ou encore du Mouvement des Jeunes socialistes.
"C'est un tour de chauffe. Contrairement à ce que le gouvernement espérait, on reparle de cette réforme. Si nous n'avons pas de réponse, il y aura d'autres actions en janvier", a menacé Jean Baptiste Prévost, président de l'Unef.
"Il est important de dire aujourd'hui au gouvernement que le système qu'il met en place va mener à la catastrophe. Le manque de pédagogie est en contradiction profonde avec la réforme du lycée", a déclaré Thierry Cadart.
La mobilisation s'annonçait surtout importante dans les Instituts universitaires de formation des maîtres (IUFM), les deux sites de celui de Paris étant en grève et bloqués mardi.
Manifestations en régions
Les manifestations ont rassemblé 600 à 700 personnes à Lille, une centaine de personnes à Toulouse, quelque 400 personnes à Rennes, entre 300 et 450 personnes à Toulouse, une cinquantaine de personnes à Marseille.
"Ce n'est pas en soi le sort des IUFM que nous déplorons, car nous étions prêts à évoluer, c'est la destruction de toute la formation professionnelle des enseignants, réduite à quelques stages facultatifs", a expliqué à Rennes un professeur à l'IUFM.
Dans la réforme, l'année rémunérée de fonctionnaire stagiaire en IUFM est remplacée avant les concours par trois stages à faire pendant le master.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.