Quand les gagnants de la loterie investissent dans la générosité
Un habitant de Haute-Garonne a décidé de donner 50 des 72 millions qu'il a remportés à l'Euro Millions. Il n'est pas le premier chanceux à se montrer généreux.
Le geste a suscité l'admiration de nombreux Français. Un habitant de Haute-Garonne a choisi de donner une grosse partie des 72 millions d'euros qu'il a remportés en janvier à l'Euro Millions. En tout, 50 millions d'euros, plus de deux tiers de ses gains, doivent être distribués à des associations caritatives par ce donateur qui a choisi de garder l'anonymat. Un panache unanimement salué, mais qui n'est pas une première. D'autres gagnants ont déjà choisi de transformer leur chance en générosité.
Ceux qui veulent renvoyer l'ascenseur
Acheter un yacht, un château, une île ou un jet privé. La folie des grandeurs peut vite atteindre un gagnant du Loto. Mais pour certains, c'est avant tout l'occasion de remercier ceux qui les ont aidés auparavant. C'est le cas d'une joueuse de Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calas) qui, en 2013, a empoché 26 millions d'euros, comme le raconte France 3 Nord-Pas-de-Calais. Elle a choisi de soutenir la Croix-Rouge locale, qui lui était venue en aide quelques années auparavant.
Même chose pour une habitante du Finistère. Jusque-là bénéficiaire des Restos du Cœur, elle a empoché 5 millions d'euros en 2010. Immédiatement après l'heureux tirage, elle a annoncé son intention de faire un don important à l'association créée par Coluche, pour ne pas oublier "ceux qui l’ont écoutée et aidée" quand elle était dans une mauvaise passe, comme l'expliquait alors Le Post.
Le plus gros gagnant français de l'histoire a également voulu faire dans le renvoi d'ascenseur. En 2012, un retraité des Alpes-Maritimes remportait seul la cagnotte record de l'Euro Millions, de 170 millions d'euros. "Je sais ce que c'est de galérer", avait déclaré le gagnant, resté anonyme. D'après la Française des jeux (FDJ), il s'agit "d'un homme de culture, autodidacte issu d'une famille modeste, qui n'a pas eu la chance de pouvoir faire des études". Il avait annoncé dans la foulée son intention de créer sa propre fondation caritative pour mener des projets solidaires en France.
Ceux qui s'estimaient déjà bien lotis
En 2009, leur générosité a fait le tour des médias. Un couple de retraités charentais a décidé de consacrer une partie des 50 millions d'euros qu'il venait de gagner à l'Euro Millions au financement des frais de la cantine scolaire locale. Depuis, ils versent 70 000 euros par an pour offrir les repas aux enfants des écoles maternelle et élémentaire de la commune.
Une générosité que les donateurs expliquent au Parisien par le fait qu'ils n'ont pas le désir de vivre sur un grand pied : "Nous avons eu une vie très simple. Lorsqu'on a gagné, j'étais déjà à la retraite, malheureusement. On ne pouvait pas garder cet argent pour nous. Il fallait bien aider les autres. (...) Nous avons juste changé de voiture, et acheté des meubles, c'est tout."
En décembre 2013, Tom Christ a fait encore plus fort. Ce Canadien originaire de Calgary, ancien PDG d'une entreprise d'électronique, a remporté 40 millions de dollars canadiens, soit environ 27 millions d'euros. Une somme qu'il a décidé de reverser intégralement à la Société canadienne du cancer, comme il l'explique à CBC (en anglais). "Le cancer, c'est une grande cause pour moi, parce que ma femme en est morte il y a deux ans, expose-t-il. J'ai pris ma retraite en septembre dernier, donc j'ai gagné assez d'argent dans ma vie pour mettre mes enfants et moi-même à l'abri du besoin."
Ceux qui gagnent encore plus en retour
Donner, c'est aussi parfois recevoir encore plus. Pour Eric, un SDF américain, tout a commencé par la caméra cachée d'un humoriste, Rahat. En mars, ce dernier a donné 1 000 dollars à un buraliste informé de la combine, puis a offert un ticket de loterie qu'il avait fabriqué à Eric, un sans-abri de son quartier. Eric s'est alors rendu chez le buraliste, qui lui a donné les 1 000 dollars en échange de ce faux ticket gagnant. En larmes, le SDF a alors proposé à l'humoriste de partager l'argent avec lui, comme le raconte 20 minutes.
Une générosité spontanée qui a ému un grand nombre d'internautes. Grâce à une plateforme de dons en ligne, ils ont collecté 40 000 dollars (30 000 euros) pour aider Eric, qui a ainsi pu s'offrir un an de loyer et placer le reste sur un compte en banque. Son entrée très émouvante dans sa nouvelle demeure a été captée dans une nouvelle vidéo.
Pour certains, la générosité ne leur rapporte rien d'autre qu'une conscience tranquille. C'est le cas de Manuel Reija Gonzalez, un buraliste de la Corogne (Espagne) qui, en septembre 2013, a eu le bonheur de découvrir un ticket de loterie gagnant dans la boîte à objets trouvés de son magasin. Mais au lieu d'empocher les 4,7 millions d'euros, il a préféré signaler ce ticket perdu aux autorités, qui depuis recherchent le gagnant.
Interrogé pour savoir s'il avait pensé à encaisser lui-même le pactole, il a répondu à La Voz de Galicia (en espagnol) : "Jamais. Je n'aurais jamais pu dormir." Une honnêteté qui pourrait au final être payante car si le propriétaire du ticket ne se manifeste pas d'ici septembre 2015, le généreux Manuel pourra empocher le jackpot, l'esprit tranquille.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.