Quand Bernard Thibault charge la police
Dans la bouche d'un leader syndical de premier plan, l'accusation est plutôt inhabituelle. Dans le quotidien Libération de ce matin, le patron de la CGT, Bernard Thibault, se livre à une charge en règle contre la police. Et il n'y va pas de main-morte : reprenant les accusations qui circulent sur internet et dans certains milieux d'extrême-gauche, il dénonce “la présence de policiers en exercice camouflés sous des badges syndicaux” et l'action de “manipulateurs” qui “poussent au crime” pour que les manifestations contre la réforme des retraites dégénèrent.
Bernard Thibault est certain que de tels éléments infiltrés étaient présents à Lyon et à Paris : “on a vu des policiers avec des badges CGT repérés par les nôtres, qui se réfugient dans un hall d'immeuble, et finissent par se faire exfiltrer par des CRS”. Ces policiers “violentent les situations en fin de manifs pour avoir des images chocs pour la télé et créer un climat de tension”, poursuit le secrétaire général de la CGT.
Bernard Thibault rejoint ainsi Jean-Luc Mélenchon, qui a dénoncé la “présence dans les cortèges de personnes infiltrées qui jettent des pierres, brisent des vitrines et ensuite sortent des brassards de police”. Des propos jugés “inadmissibles” par la ministre de l'Intérieur, Brice Hortefeux, qui, selon un syndicat policier, n'a toutefois pas porté plainte.
Grégoire Lecalot, avec agences
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