Publications Facebook d'accusés du drame d'Echirolles : "Les prisons, c’est un gros bordel"
Les proches de Kevin et Sofiane, victimes d’une rixe mortelle en septembre 2012, sont formelles. Ce sont bien trois des douze accusés qui ont envoyé des publications sur les réseaux sociaux depuis leur prison ces derniers mois. Sur leurs profils, qu’ils ont désactivés juste avant le procès, les accusés, dont le procès se déroule à huis clos actuellement, posent dans leur cellule, l’un fume un joint et l’autre fait le V de la victoire.
La présence des téléphones portables en prison "n’est pas un problème nouveau ", explique Philippe Campagne, secrétaire national du SNP-FO, syndicat national pénitentiaire. "Nous dénonçons ces choses-là depuis une décennie. La téléphonie est réglementée par des lois, aucun détenu en France n’a le droit de posséder ce genre d’outils de communication dans sa cellule ni ailleurs. "
Une législation gênante
Mais comment savoir si les détenus possèdent des téléphones ? Le régime des fouilles est défini par l’article 57 de la loi du 24 novembre 2009 : "Les fouilles doivent être justifiées par la présomption d’une infraction ou par les risques que le comportement des personnes détenues fait courir à la sécurité des personnes et au maintien du bon ordre dans l’établissement. Leur nature et leur fréquence sont strictement adaptées à ces nécessités et à la personnalité des personnes détenues. Les fouilles intégrales ne sont possibles que si les fouilles par palpation ou l’utilisation de moyens de détection électronique sont insuffisantes (…) "
Une législation qui "pousse à la faute" , selon Philippe Campagne. "Il faut savoir qu’au sein d’une prison les personnels pénitentiaire ne peuvent plus fouiller comme ils veulent. Donc, quand il y a suspicions nous n’avons plus les moyens de les intercepter. "
Des récupérations d'objets faciles
Depuis l’arrêt des fouilles, "nous avons vu l’augmentation des projections au-dessus de nos enceintes pénitentiaires, et les colis retombent dans les cours de promenade, " raconte aussi le secrétaire national du SNP-FO. Cette pratique permet aux détenus de récupérer des objets facilement et de les ramener tranquillement dans leurs cellules.
C’est un gros coup "de colère que nous avons donné parce que les prisons, c’est un gros bordel. A ce jour, nous n’arrivons plus à garder les détenus, " insiste Philippe Campagne, secrétaire national du SNP-FO.
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