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Réseau de proxénétisme démantelé dans le Val-d'Oise : "De cette ampleur, avec autant de victimes identifiées, c'est assez rare", explique une avocate

Ce sont 45 prostituées, âgées de 17 à 22 ans qui ont été identifiées

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Des prostituées dans une rue à NIce, le 28 mars 2013 (photo d'illustration). (VALERY HACHE / AFP)

Onze hommes ont été interpellés la semaine dernière dans le Val-d’Oise suspectés d’appartenir à un vaste réseau de proxénétisme aggravé, a appris franceinfo lundi 10 février. Au total, 45 prostituées, âgées de 17 à 22 ans, ont été identifiées. "Des réseaux, on en voit tomber régulièrement, mais de cette ampleur, avec autant de victimes identifiées, autant de lieutenants, de petites mains identifiées, c’est assez rare", estime sur franceinfo Me Vanina Méplain, avocate au barreau de Paris ayant travaillé pendant plus de dix ans avec l'association Équipe d'action contre le proxénétisme.

"Cela arrive dans tous les milieux"

Interrogée sur le profil des prostituées vendues parfois à d'autres proxénètes, Me Vanina Méplain explique que "le profil idéal pour les proxénètes ce sont soit des jeunes filles qui sont en rupture avec leur famille, qui sont en fugue parfois ou qui ont une fragilité particulière à ce moment-là de leur vie". "Quand elles sont en fugue, elles sont en situation de besoin économique, elles trouvent cette solution rapide, qui leur semble facile, en tout cas rapide pour gagner de l’argent", ajoute-t-elle. L'avocate tient toutefois à rappeler que "cela arrive dans tous les milieux, y compris dans des familles dites normales, qui sont présentes, à l’écoute et qui encadrent leurs enfants".

Mme Vanina Méplain liste ces préconisations pour éviter de nouvelles victimes du proxénétisme : "Je pense qu’il faut développer le préventif : il faut aller dans les écoles, dans les lycées, dans les collèges, dans les universités pour interroger, provoquer le débat sur la sexualité, les rapports hommes-femmes, l’égalité hommes-femmes". "Il faut sensibiliser aussi les clients", ajoute-t-elle.

"En début de dossier, quand le réseau s’arrête et qu’elles sont interrogées, ces jeunes femmes sont souvent à dire 'mais moi je ne suis pas prostituée, je suis escort'", explique l'avocate. "Ce sont des victimes qui n’ont pas forcément conscience d’être victimes en début de dossier, après elles ouvrent les yeux, précise-t-elle. Il y a une prise de conscience au fur et à mesure du dossier, jusqu’à l’audience".

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