Procréation médicale assistée pour les homosexuelles : le PS veut forcer la main du gouvernement
Le gouvernement serait-il débordé par ses propres troupes parlementaires ? Il y a deux jours, Jean-Marc Ayrault, l'affirmait : pas question d'aborder tout de suite la procréation médicale assistée (appelée PMA), dans le projet de loi sur le mariage homosexuel qui sera examiné en Conseil des ministres le 31 octobre. Cette question ferait l'objet d'"une loi complémentaire qui pourrait être une loi sur la famille ", a-t-il évoqué. La veille déjà, le ministre de la Justice Christiane Taubira avait indiqué que les questions liées à "la parentalité au sens large " ne figureraient pas dans le premier texte.
Frilosité ? Réalisme ? Les députés PS ont manifestement l'envie d'aller beaucoup plus loin, que ce scénario en deux temps. Pour Bruno Le Roux, le chef du groupe socialiste à l'Assemblée, la question de la PMA accessible aux couples d'homosexuelles, "est une question dont on sait qu'elle sera sous-jacente pendant le débat sur le mariage. Autant la poser et essayer de la résoudre au moment du débat sur le mariage pour tous ", explique-t-il.
"Ne pas dénier aux homosexuelles leur désir d'enfant"
Faut-il y voir un déplaisant iatus dans la majorité ? Bernard Roman, le député du Nord, qui s'était déjà prononcé pour l'accès à la PMA, assure que non : "Ce n'est pas un couac, ce n'est pas une contradiction, nous sommes dans une démocratie parlementaire, on va se battre comme des chiens ". Pour lui, renoncer serait "dénier aux homosexuelles leur désir d'enfant ".
C'est aussi l'avis de certaines associations qui redoutent un texte a minima . Pour l'Inter-LGBT ou l'Association des parents et futurs parents gays et lesbiens, mariage et adoption ne peuvent pas être abordés séparément des questions de parentalité et de filiation. Ce projet qui fait débat devrait être examiné à l'Assemblée dès le mois de décembre.
Un couac dans la majorité ?
Le Parti socialiste est venu à la rescousse de ses députés. Non, il n'y a "pas de couac ", a affirmé Harlem Désir, le premier secrétaire par intérim sur France Info. "Le groupe PS apporte une contribution et pas une contradiction au gouvernement ", a-t-il expliqué, en se disant "personnellement favorable " à la PMA pour les couples homosexuels.
Le gouvernement lui botte en touche. La ministre déléguée à la Famille, Dominique Bertinotti, a qualifié de normal le fait que la question de la procréation médicale assistée passe par un "travail législatif et parlementaire qu'il faut respecter ".
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