Prévention de la récidive en prison : "Le nombre de personnes détenues vient limiter l'accès" aux soins, déclare l'avocate Cécile De Oliveira

La précédente victime du suspect du meurtre de Philippine a exhorté les pouvoirs publics, dans une lettre, à mieux prévenir la récidive des crimes sexuels.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Les couloirs de la prison de la Santé, à Paris, le 24 septembre 2024. (ANNE-CHRISTINE POUJOULAT / AFP)

"Le nombre de personnes détenues vient limiter l'accès" aux soins, déclare maître Cécile De Oliveira, avocate au barreau de Nantes, spécialiste en droit pénal, droit des mineurs et de la famille, invitée de franceino lundi 30 septembre, au lendemain du témoignage d'une première victime du suspect du meurtre de Philippine.

Cette jeune femme, violée en 2019 par l'homme mis en cause dans la mort de Philippine, s'interroge dans un courrier transmis à l'AFP : "Pourquoi le système pénitentiaire a-t-il failli à prévenir cette récidive ? Pourquoi n'a-t-on pas su arrêter cette escalade de la violence jusqu'au meurtre d'une jeune femme ?"

La loi prévoit un accès aux "soins psychiatriques et parfois psychologiques" aux détenus aussi bien "avant" qu'"après leur procès", explique maître Cécile De Oliveira. Mais face à "la surpopulation carcérale", la question de "l'effectivité de l'accès aux soins" se pose. Si les détenus sont "plutôt en forte demande", les "moyens de la psychiatrie hospitalière font qu'on doit limiter le nombre de rencontres" avec les soignants, regrette l'avocate. Me De Oliviera pointe le même problème avec les "services de probation", qui œuvrent à l'insertion des détenus.

Des taux de récidive faible

L'avocate estime également qu'"aucune loi ne viendra jamais prévenir tous les crimes". "Il peut y avoir des catastrophes humaines, comme il y a des catastrophes climatiques, et [elles] ne pourront pas être évitées, quelque soit la dureté et la répressivité des lois", explique Cécile De Oliveira. L'avocate affirme également que "les taux de récidive en matière criminelle sont très faibles". "C'est évidemment une phrase insupportable", pour les victimes des auteurs récidivistes, "mais pourtant c'est la réalité".

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