Eure : des surveillants bloquent la prison de Val-de-Reuil plusieurs heures, après deux agressions cette semaine
Les surveillants mobilisés dénoncent des conditions de travail trop risquées. Le blocage a été levé à la suite de négociations avec la direction de l'établissement.
Une trentaine d'employés pénitentiaires ont bloqué samedi 8 février l'accès à la prison de Val-de-Reuil (Eure) pendant quatre heures, à l'appel du syndicat Force ouvrière (FO), après deux agressions cette semaine, rapporte France Bleu Normandie. À l'initiative du syndicat, une trentaine d'employés de la prison ont empêché complètement l'accès au bâtiment pour protester contre un "climat interne très tendu" et des conditions de travail toujours plus risquées, selon eux.
"Ce mouvement fait suite à deux graves agressions", rappelle Oualid Nahal, délégué FO. La première est survenue mercredi : "Un détenu en a attaqué un autre, il lui a mis six coups de ciseaux", affirme le syndicaliste. "Le détenu a été hospitalisé dans un état critique, mais il a été sauvé", précise-t-il.
La seconde agression est survenue ce vendredi 7 février, au moment de la promenade. "Un détenu a refusé la palpation", enchérit Oualid Nahal, en rappelant que c'est une mesure coutumière au moment de la sortie en promenade. Le ton est monté avec un surveillant, et c'est à ce moment que le prisonnier a sorti un stylo et agressé l'employé pénitentiaire au visage.
"De vraies avancées"
Après négociations, le blocage a été levé vers 10 heures. "Plusieurs de nos revendications ont été acceptées", a annoncé Oualid Nahal. Tout d'abord, le transfert prochain d'une dizaine de détenus "au profil dangereux", pas compatibles avec le centre de rétention. Il "va s'échelonner dans les prochaines jours", précise le syndicaliste. "Pas d'un coup, car ça exige une coordination à l'échelle régionale", explique-t-il, sans indiquer la destination de ces prisonniers.
Autre mesure prise, l'augmentation des effectifs journaliers sur des longues journées. De quoi "sécuriser les opérations des personnels" et, notamment, amoindrir les risques d'agressions en interne, selon Oualid Nahal. Enfin, il est question du renouvellement des alarmes portatives. "Elles fonctionnaient une fois sur deux", explique Oualid Nahal, qui leur attribue la responsabilité de l'agression de mardi entre co-détenus.
"On est plutôt satisfaits. Il y a des vraies avancées pour le personnel", juge le syndicaliste Force Ouvrière. D'autres points ont été mis en attente au lundi 10 février, une réunion est prévue avec la direction : des points liés au service, à l'effectif, qui demandent des accords au niveau régional. Mais le ton est donné : "Si les points abordés ne sont pas résolus lundi, on remet ça mardi", prévient Oualid Nahal.
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