Ce que l'on sait sur l'attentat déjoué dans la prison de Fresnes
Deux détenus sur le point d'être libérés ont été mis en examen, vendredi à Paris, par un juge antiterroriste.
Leur projet n'était pas encore précisément défini, mais la menace a tout de même été jugée sérieuse. Deux détenus, soupçonnés d'avoir envisagé un projet d'attentat depuis leur cellule à Fresnes (Val-de-Marne), ont été mis en examen vendredi à Paris par un juge antiterroriste, a appris lundi 9 octobre franceinfo de source judiciaire, confirmant une information de TF1-LCI.
Qui sont les deux suspects ?
Il s'agit d'un Camerounais de 28 ans et d'un Français de 22 ans, qui étaient tous deux sur le point d'être libérés. Selon les informations de France 3, le premier était incarcéré après un braquage, et était connu des services de police pour des faits de vols, violences et d'outrages. Il devait être libéré mardi, selon l'AFP.
Le suspect de nationalité française était, lui, incarcéré pour des délits de droit commun. Il devait pour sa part sortir de prison la semaine prochaine. Considérés comme radicalisés, les deux hommes étaient tous les deux surveillés par les services de renseignement depuis plusieurs mois.
Placés en garde à vue après des perquisitions menées dans leurs cellules la semaine dernière, ils ont été placés en garde à vue et mis en examen vendredi pour "association de malfaiteurs terroristes criminelle". Les deux hommes ont de nouveau été placés en détention provisoire.
Que projetaient-ils ?
D'après les premiers éléments de l'enquête confiée à la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), les deux suspects projetaient de commettre un attentat à leur sortie de prison. Pour financer leur future action violente, ils envisageaient de braquer une bijouterie.
Les contours du reste de leur projet restent flous, mais plusieurs cibles potentielles ont été évoquées, comme des gardiens de prison ou encore des policiers dans un commissariat.
Avaient-ils des complices ?
Oui. Une source proche de l'enquête a confié à franceinfo que les deux hommes mis en examen auraient été en contact téléphonique avec des détenus radicalisés dans d'autres établissements pénitentiaires. France 3 ajoute que les suspects auraient également échangé plusieurs messages avec une personne située en zone irako-syrienne, d'après une source judiciaire.
L'AFP assure de son côté qu'un Réunionnais de 44 ans en lien avec les détenus "projetait de se rendre en métropole pour apporter un soutien logistique aux deux détenus". Récemment mis en examen à Saint-Pierre dans un dossier distinct pour "apologie publique d'actes de terrorisme, par le biais de messages adressés sur un compte Twitter entre juin et août 2017", cet individu a été placé en détention provisoire.
Contactée par franceinfo, une source judiciaire ne confirme pas "à ce stade" les liens entre cet individu et les deux détenus mis en examen.
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