EHPAD : Le cri d'alerte de Patrick Pelloux
Davantage de moyens pour les EHPAD pour la dignité des personnes âgées et le respect des aides-soignants, c’est ce que demande une pétition co-signée par le médecin urgentiste Patrick Pelloux.
"Dignité des personnes âgées, des moyens pour nos EHPAD !" Cette pétition, co-signée par Patrick Pelloux, Christophe Prudhomme et Sabrina Ali Benali, demande davantage de moyens pour les établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD). Le 30 janvier dernier, le mouvement de contestation et d’exaspération des aides-soignants a pris une ampleur nationale. L’ensemble du personnel avait fait grève pour dénoncer les conditions de travail intenables et protester contre le manque de personnel et de moyens nécessaires à un accueil décent des résidents. Le médecin urgentiste Patrick Pelloux réagit.
Un secteur médico-social pas assez ouvert
Cette pétition, à destination de la ministre de la Santé, Agnes Buzyn, a déjà obtenu plus de 500 000 signatures. Son objectif est avant tout de dénoncer le "manque de moyens" : "On a un gouvernement qui a décidé de compresser les budgets et de ne plus donner suffisamment de budget pour travailler", déplore Patrick Pelloux. Cette insuffisance se répercute sur le travail des aides-soignants qui ne peuvent pas le faire correctement : "Quand vous apprenez que pour 80, 100 malades, il n’y a qu’une infirmière qui est présente de 8 à 18 heures, ce n’est pas possible pour elle de voir tous les malades." fait-il remarquer.
Le médecin urgentiste n’est pas pour autant fataliste. La première chose qu’il préconise, c’est d’ouvrir le secteur médico-social aux jeunes "qui ne savent pas quoi faire ou qui se passionnent pour la psychologie, la perte d’autonomie, l’ergonomie, pour être soignante, infirmière". Ensuite, "il faut un système normatif" afin de définir de façon précise le nombre d’infirmières nécessaires, d’aides-soignantes, d’agents hospitaliers, etc.
Développer le maintien au domicile des personnes âgées
L’enjeu, à terme, n’est pas de créer des EHPAD supplémentaires mais "de maintenir au domicile de plus en plus les personnes âgées dépendantes." estime le médecin urgentiste. Le problème, selon lui, c’est que les générations actuelles de personnes âgées "sont propriétaires de leur logement parce que c’était les années du plein emplois, les années 70 où tout le monde avait de l’argent." Or, "quand nos générations vont arriver à la perte d’autonomie, on ne sera pas propriétaires de nos logements, donc qu’est-ce qu’on va devenir ?" interroge-t-il. Avant de conclure : "Il y a un enjeu des jeunes générations à se préoccuper de comment on va faire et on va organiser le maintien à domicile. (…) C’est le curseur de l’humanisme de notre société."
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