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Covid-19 : le protocole dans les Ehpad est assoupli mais "le niveau de vigilance reste aigu", estime le syndicat des résidences pour personnes âgées

Les familles vont pouvoir à nouveau visiter leurs proches dans leurs chambres. Les résidents non vaccinés seront soumis à "des tests beaucoup plus réguliers", explique Florence Arnaiz-Maumé, déléguée générale du Synerpa.

Article rédigé par franceinfo
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Une résidente d'Ehpad tient la main d'une amie, à Paris, le 4 mars 2021. (MARTIN BUREAU / AFP)

Le protocole sanitaire contre le Covid-19 dans les Ehpad est allégé à partir de samedi 13 mars. "C'était une demande forte des familles, le retour des visites en chambres, dans l'intimité", se réjouit Florence Arnaiz Maumé, déléguée générale du Syndicat national des établissements et résidences privés pour personnes âgées (Synerpa). Les résidents des Ehpad sont désormais autorisés à sortir de leur établissement, avec des protections supplémentaires pour les personnes non vaccinées. Les activités collectives seront à nouveau autorisées et les portes des chambres ouvertes aux familles.

franceinfo : Les mesures d'assouplissement annoncées par la ministre chargée de l'Autonomie Brigitte Bourguignon vont-elles dans le bon sens ?

Florence Arnaiz-Maumé : Oui, absolument. Ces mesures étaient très, très attendues par les professionnels, par les familles et par les résidents évidemment. Nous négocions depuis plusieurs jours et nous sommes heureux de voir que nous avons un protocole qui s'applique dès ce samedi, qui permet effectivement des sorties, de reprendre une vie sociale plus intense dans les établissements et qui permet surtout - c'était une demande forte des familles - le retour des visites en chambres, dans l'intimité.

Des mesures attendues car la vie était devenue très, très difficile dans vos établissements.

Depuis juillet dernier, il y avait quand même le retour des repas collectifs et des animations. À Noël, nous avons eu des assouplissements, donc la vie avait quand même repris son cours. Mais il est vrai que les restrictions étaient encore fortes sur les sorties et sur les entrées des visiteurs. Donc, c'est beaucoup cet aspect-là qui est assoupli, à l'issue de la campagne de vaccination qui a été un franc succès.

"Nous sommes à 80% de taux de vaccination chez les résidents, 40% chez les salariés."

Florence Arnaiz-Maumé

à franceinfo

Nous avons encore besoin quand même de 200 000 doses pour finir totalement la vaccination des résidents et des salariés. Mais nous nous sentons aujourd'hui d'assouplir très largement les conditions de visite et notamment, encore une fois, un retour vers plus d'intimité entre les familles et les personnes concernées.

40% seulement de salariés vaccinés : ne trouvez-vous pas que ce chiffre est dramatiquement bas ?

Il faut distinguer deux sujets. Les salariés de moins de 50 ans n'ont pas été prioritaires dans le processus vaccinal depuis début janvier. Donc aujourd'hui, ils sont plus massivement volontaires. On sent bien qu'il y a un effet d'entraînement. Ce que nous demandons au ministère aujourd'hui, c'est d'avoir les doses qui nous permettent de vacciner dans les Ehpad. Les pouvoirs publics, demandent à nos salariés d'aller se faire vacciner dans des centres à l'extérieur des Ehpad, alors qu'ils sont toute la journée avec du personnel qui peut les vacciner. Nous demandons des livraisons. Nous estimons à 200 000 le besoin en doses 1 et 2 pour achever à la fois la vaccination des résidents et pour bien progresser dans la vaccination des salariés dans les 7 000 Ehpad de France. Si nous avons ces moyens, nous pouvons faire progresser rapidement les chiffres.

Chez les pensionnaires, des personnes n'ont pas été vaccinées soit parce qu'elles ne voulaient pas, soit parce qu'il y avait des contraintes médicales. Qu'est-ce qui est prévu pour elles au vu de l'allègement de ces règles sanitaires ?

Heureusement, ce nouveau protocole ne porte pas de différenciation. Tout le monde a droit à l'assouplissement des mesures. Pour autant, il y aura une surveillance beaucoup plus soutenue des personnes non vaccinées parce que finalement, ce sont elles qui prennent un risque, potentiellement celui de développer une forme grave du Covid si elles l'attrapent. Donc, pour ces personnes ce sera des tests beaucoup plus réguliers et des prises de variables plus réguliers à partir du moment où elles sortent de l'établissement ou à partir du moment où elles accueillent une visite en chambre.

Jeudi encore, on a comptabilisé 80 morts du fait Covid dans les Ehpad et les établissements psychosociaux. Est-ce que la levée restriction n'est quand même pas un petit peu prématurée alors que la situation se tend un peu partout en France ?

Nous revenons à une situation qui nous remet au même niveau que les citoyens. Dans les zones qui sont confinées, notamment à Dunkerque ou à Nice, les résidents ne pourront pas sortir de l'Ehpad.

"En fait, nous nous remettons un peu sur le droit commun : les restrictions en Ehpad ont été bien plus dures que partout ailleurs. Mais en aucun cas, il ne s'agit de supprimer les gestes barrières."

Florence Arnaiz-Maumé

à franceinfo

Nous allons rester sur un niveau de vigilance extrêmement aigu et le protocole dit bien qu'en cas de Covid, il faut revenir à une restriction éventuelle des visites. Mais aujourd'hui, nous nous sentons de revenir quand même à une situation plus normale parce que les résidents en ont réellement besoin et les familles également.

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