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Abus contre les personnes âgées : des proies faciles "parce qu'elles se sentent tellement isolées"

Alors que la ministre de la Santé installe lundi une commission de réflexion sur le bien-être des personnes âgées, la fédération qui agit contre la maltraitance explique que l'isolement les rend très fragiles face aux voleurs et aux escrocs.

Article rédigé par Véronique Julia
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1min
La solitude rend les personnes âgées particulièrement vulnérables aux escroqueries et aux vols (illustration). (MAXPPP)

La ministre de la Santé, Agnès Buzyn, installe lundi 19 février une commission de réflexion sur le bien-être des personnes âgées. Il s'agit, notamment, de mieux cerner et quantifier une maltraitance protéiforme, remarquée par la plateforme téléphonique 3977. Depuis dix ans, elle recueille des témoignages concernant des personnes âgées et des adultes handicapées.

Des situations de maltraitance hétérogènes

Le numéro reçoit environ 30 000 appels par an. Dans les trois-quarts des cas, les faits avancés ont lieu à domicile, le reste en établissement. La maltraitance, qui n'est pas toujours volontaire, peut venir des proches, de la famille, d'auxiliaires de vie, ou finalement de n'importe qui. La plupart des appels reçus évoque des violences psychologiques : on rabaisse la personne, on lui parle mal, plus rarement on la bat. Il y a aussi quelques signalements de violences sexuelles. Et un appel sur huit concerne des maltraitances financières : escroqueries, vols, qui "proviennent de proches ou de prédateurs organisés", explique Alain Koskas, psychologue, à la tête de la fédération 3977 contre la maltraitance, gestionnaire des appels.

Ils vont identifier la personne, venir à son domicile, lui faire des ventes abusives, lui subtiliser un chèque dans son carnet de chèques.

Alain Koskas, président de la fédération 3977 contre la maltraitance

à franceinfo

Selon Alain Koskas, la personne âgée peut être une proie facile, parce qu'"elle se sent tellement isolée".

Nous avons vu des personnes âgées qui se savent abusées, qui savent que tout n'est pas clair, mais qui préfèrent ça plutôt que de rester seules, sans visite.

Alain Koskas

à franceinfo

Ce sont rarement les victimes qui appellent mais l'entourage, la famille ou les voisins. Combien d'appels pour combien de maltraitances ignorées ? Nous sommes conscients, dit le président de la fédération 3977, que les appels reçus ne sont sans doute que la partie immergée de l'iceberg. L'un des enjeux de la commission sera donc aussi de trouver les moyens de mieux repérer les situations anormales.

La maltraitance des personnes âgées, un phénomène protéiforme - le reportage de Véronique Julia

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