Prince EA, "Chères générations futures": un slam pour sauver la planète ?
"J'ai plusieurs casquettes. Mais pour résumer, on peut dire que je suis un créateur de réactions physiques ", a affirmé ce mardi matin Prince EA lors de la Journée de l'innovation climatique, à Paris. Le slameur américain y était invité pour parler de son travail d'artiste militant face à un parterre de décideurs et d'experts.
#capcop21 exclusive @PrinceEa 'Dear generations sorry' video At #CID ! #climateaction #artist #creativity pic.twitter.com/3dO76wHTdF
— EcoAct (@eco_act) June 23, 2015
A 26 ans, Prince EA, de son vrai nom Richard Williams, est intervenu pour parler de son clip "Chères générations futures ", qui réinvente le discours sur la cause environnementale. En prenant la forme d'une lettre ouverte d'excuses aux prochaines générations, elle égrène les maux infligés à la planète par les Hommes, tout en apportant également des solutions préserver la planète.
"Chères générations futures, je pense parler au nom de tous quand je vous dis : pardon. Pardon de vous laisser une planète dans un tel état ", débute-t-il avec en fond sonore une musique douce, avant de recenser les dégâts causés par la main de l'Homme: pollution, réchauffement climatique, perte de biodiversité...
"Vous connaissez surement le désert d'Amazonie? Eh bien croyez-le ou non / Il s'appelait autrefois la forêt tropicale d'Amazonie / Et on y trouvait des milliards d'arbres / Et ils étaient tous magnifiques et juste heu... / Oh, vous ne savez pas que sont les arbres n'est-ce pas ? ", assène-t-il en pointant du doigt la problématique de la déforestation.
Un voyage inspirant au Kenya et en République Démocratique du Congo
Il s'en prend au passage à la chaîne américaine Fox News : "Hé Fox News / Si tu ne penses pas que le changement climatique est une menace / Je te défie d'interroger les milliers de sans-abri au Bangladesh / Car tandis que vous êtes perchés dans votre foyer douillet / Le leur est littéralement emporté / Sous leurs pieds à cause de la montée des eaux ".
Il s'insurge également contre l'ancienne candidate à la vice-présidence des Etats-Unis. "Sarah Palin / Tu dis aimer l'odeur des gaz d'échappement ? / Je te pris de parler aux enfants de Pékin / Obligés de porter des masques anti-pollution juste pour aller à l'école ", clame-t-il.
Son texte, l'artiste l'a écrit lors d'un voyage au Kenya et en République démocratique du Congo (RDC) organisé par Wildlife Works. C'est une société de "compensation carbone ". Autrement dit une organisation qui cherche à développer, dans les régions forestières, une économie locale basée sur la préservation des arbres plutôt que leur destruction par l'exploitation forestière, agricole ou autre.
"Chaque acte de destruction de la planète est un acte contre l'espèce humaine"
Mais, la chanson se veut surtout une invitation à la réflexion, un message social qui appelle au changement, grâce à des paroles percutantes. "Pour résoudre les problèmes, il faut aller à leur racine : le cœur humain. A travers ma musique, je voulais parler à ce cœur ", a-t-il déclaré.
"Créer autant de problèmes à la planète, implique que nous ayons non seulement la capacité, mais également la responsabilité de trouver les solutions, tous autant que nous sommes ", a-t-il déclaré ensuite du haut de la tribune dans un discours poignant.
#CapCOP21 #CID @PrinceEa "The last word is that it's up to us, every person here can change himself."
— EcoAct (@eco_act) June 23, 2015
"Notre comportement détruit notre planète. La remise en question de notre façon de penser et de nos agissements sont essentiels pour la sauvegarde de l'humanité car chaque acte de destruction est un acte contre l'espèce humaine ", ajoute le slameur, dont le pseudonyme, Prince EA, vient de "Prince of the Earth ", le "prince de la terre " en français.
Depuis sa publication en avril dernier, la vidéo est devenue un véritable phénomène médiatique en enregistrant plus de 68 millions de vues sur le réseau social Facebook. "C'est un succès qui n'est dû ni à une grande stratégie marketing, ni à une campagne de publicité. Et ça, les amis, c'est plus naturel qu'une pomme " a-t-il affirmé le sourire aux lèvres.
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