Premiers vols annulés dans les aéroports français
ACTUALISE A 22h30 :
C'est la troisième grève des contrôleurs aériens français sur le même sujet depuis le début de l'année. Les aiguilleurs du ciel protestent à nouveau contre le projet de refonte du ciel européen, qui devrait aboutir à créer neuf grands secteurs de contrôle au lieu des 27 systèmes en place actuellement.
Des 19 h ce mardi soir, le trafic aérien est passé en “mode” perturbé : une dizaine de vols Easyjet ont déjà été annulés. La Direction générale de l'aviation civile (DGAC) a donné hier des prévisions de trafic qui laissent augurer d'une journée très perturbée ce mercredi. Un avion sur cinq sera annulé sur la plate-forme de Roissy-Charles-de-Gaulle, et un sur deux sur Orly. Les aéroports parisiens ne seront pas les seuls touchés, puisque le trafic sera très compliqué dans tout le pays.
La situation ne redeviendra normale que dans la journée de jeudi. En attendant, chaque compagnie aérienne est censée informer ses passagers. Air France annonce qu'elle assurera “100% de ses vols long-courriers, 80% de ses vols court et moyen-courriers à Paris-Charles de Gaulle et 50% de ses vols court et moyen-courriers à Paris-Orly”.
Après la conciliation avortée d'hier, les syndicats ne décolèrent pas. Pour Martial Duqueyroix (CGC), “il est scandaleux d'accuser les syndicats
alors que nous avons tout fait pour éviter la grève”. L'intersyndicale CGT-CGC-FO-Unsa/Iessa-Unsa/Icna redoute que la fusion des contrôles aériens ne fassent exploser la DGAC. A la place, ils proposent une coopération, qui permettrait aux 12.000 agents de la DGAC, dont 4.000 contrôleurs aériens, de conserver leur statut.
La pérennité de la DGAC et le maintient du statut de fonctionnaire sont donc les deux pierres d'achoppement sans lesquelles les syndicats pourraient juger le projet acceptable. Les contrôleurs européens sont en moyenne mieux payés que les Français (180.000 euros par an contre 120.000), mais ils travaillent plus (160 jours par an contre 120 à 130, avec dans les deux cas, des astreintes lourdes).
Le ciel français n'est pas le seul à se couvrir à la vue du projet européen. A Barcelone, de nombreux agents se sont mis en arrêt maladie et le gouvernement espagnol, qui soupçonne une grève déguisée, pourrait envoyer des militaires les remplacer.
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