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Pour l'administration, Nicole est décédée... trois fois

Une habitante de Tourcoing (Nord) a eu la mauvaise surprise d’apprendre qu’elle était morte, aux yeux des organismes chargés de payer sa retraite. Ils ne cessent de lui demander des preuves de vie.
Article rédigé par Emmanuel Sérazin
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (Sans complément retraite, Nicole vit avec 540 euros par mois © Maxppp)

Aberrations administratives. Nicole Foutrel a déposé son dossier de retraite l'été dernier, et depuis, elle va de surprises en surprises. Tour à tour, trois organismes lui ont annoncé qu'elle était décédée. Il s'agit de la Carsat, de la caisse de prévoyance Humanis, et de la Caisse d'Allocations Familiales. En attendant, Nicole ne perçoit toujours pas sa pension de retraite et la CAF menace de lui retirer le RSA. Elle survit avec 540 euros par mois.

 

L’aberration ne s’arrête pas là. Chacune des administrations lui attribuent une date de décès différente. Pour la Carsat, Nicole est décédée le 23 juillet. Pour la caisse Humanis, c'est le 28 août, et, pour la CAF, c'est en novembre. Chaque organisme explique que l'information provient de la Sécurité Sociale mais pour la Sécu, Nicole est bien vivante. Elle touche d'ailleurs ses remboursements tous les mois, sans problème.

Preuves de vie à fournir

Pour démêler son dossier, Nicole Foutrel a dû prouver qu'elle est encore de ce monde. "Le certificat de vie est délivré en mairie. Vous présentez votre pièce d’identité et une personne du bureau confirme que c’est bien vous ". Selon Nicole, les employés de la mairie étaient "choqués " par cette situation, même si le fichier pour prouver qu’une personne est bien en vie existe, "ils ne doivent pas en délivrer beaucoup ", dit Nicole.

 

Malgré ce certificat de vie, et après des dizaines de coups de fil et de visites, rien ne bouge. Pire encore, la CAF menace de lui enlever le RSA si elle ne règle pas son dossier dans les deux mois. Acculée, Nicole a fini par faire appel à la presse locale. Un premier article est publié et "une heure après ", raconte Nicole, "Humanis m’a appelé en me disant qu’ils avaient été convoqués par la direction et que mon dossier allait être pris en charge très rapidement ". Si Nicole semble décédée pour trois organismes, il y a en revanche une administration qui n'oublie pas qu'elle est bien vivante. "Pour les impôts je ne suis pas morte, j’ai bien reçu mes feuilles d’impôts ". 

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