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Polémique autour de l'accueil des mineurs isolés étrangers

Les jeunes étrangers présents en France sans parents seraient environ 8.000. Leur prise en charge par les départements est de plus en plus mal acceptée : les conseils généraux font valoir qu'en période de crise économique, le coût est trop élevé. Dans la Mayenne, le service d'aide sociale à l'enfance n'accueille plus ces mineurs étrangers depuis le mois dernier. 
Article rédigé par Frédéric Wittner
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Franceinfo (Franceinfo)

Un mineur isolé coûte 150 euros par jour, selon Jean Arthuis, le président du Conseil général de la Mayenne. Il refuse donc d'en accueillir davantage dans son département. Mais au-delà du problème financier, les mineurs isolés étrangers posent selon lui un problème d'immigration : "Ce flux ne cesse de progresser , explique Jean Arthuis. Ils étaient six en 2008, ils sont aujourd'hui 57 dans le département. Ce sont des filières d'immigration clandestine ."
Jean Arthuis a donc signé le mois dernier un arrêté mettant fin, provisoirement, à l'accueil de ces jeunes par le service de l'aide sociale à l'enfance de la Mayenne. Le sénateur UDI envisage déjà de retirer cet arrêté, après un rendez--vous à la Chancellerie prévu "aux alentours du 20 août ".

Une circulaire pour mieux répartir ces mineurs sur le territoire

C'est surtout l'Ille-et-Vilaine, la Seine-Saint-Denis ou encore l'Ariège qui accueillent des mineurs, très souvent d'origine africaine. Une circulaire signée par Christiane Taubira et le ministre de l'Intérieur prévoit de mieux répartir dorénavant les enfants sur le territoire, en prenant en compte la démographie des départements.

De nombreux rapports sur le problème des mineurs isolés étrangers sont restés lettre morte ces dix dernières années. Claudy Lebreton, le président socialiste du Conseil général des Côtes d'Armor, estime que cette circulaire est un progrès : "Il y a un partage plus équitable du financement de l'accueil entre les départements et l'Etat ". Mais selon lui, "des solutions plus durables " sont souhaitables, qui pourraient être apportées par l'Union européenne.

Pierre Henry, directeur général de France Terre d'asile, estime quant à lui que cette circulaire ne règlera pas le problème. L'association a déposé un recours devant le tribunal administratif, contre l'arrêté de Jean Arthuis.

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