Il n'existe pas d'augmentation du risque de cancer pour les enfants nés d'une PMA, selon une étude

Les scientifiques se sont penchés depuis plusieurs années les risques de cancers des enfants nés d'une procréation médicalement assistée, selon une étude que France Inter a pu consulter.
Article rédigé par franceinfo
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Un nouveau-né après sa naissance à la maternité d'un hôpital à Paris, le 29 juin 2022. (CHRISTOPHE ARCHAMBAULT / AFP)

Il n'y a pas d'augmentation du risque de cancer pour les enfants nés d'une Procréation médicalement assistée (PMA), révèle une étude publiée vendredi 3 mai dans la revue Journal of the American Medical Association (Jama) et que France Inter a pu consulter. Cette étude a été menée par l'Inserm et par le groupement d'intérêt scientifique Epi-Phare, constitué par l'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) et l'Assurance maladie.

Les scientifiques étudient depuis plusieurs années les risques de cancers des enfants nés d'une procréation médicalement assistée (PMA). Dans le cadre de ces recherches, ils ont épluché le système national des données de santé : 8,5 millions de naissances en France entre 2010 et 2021 passées au peigne fin. Les chercheurs ont d'abord catégorisé les enfants conçus naturellement et ceux conçus par PMA puis ont regardé la survenue des cancers dans ces deux populations. Ils ont constaté "une absence d'augmentation globale du risque de cancer si on prend l'ensemble des cancers", explique Jacqueline Clavel, épidémiologiste et directrice de recherche à l'Inserm.

"On a besoin d'un faisceau d'arguments pour pouvoir affirmer que le risque existe"

Si "une petite augmentation du risque de leucémie pour les enfants qui sont nés après fécondation in vitro" a été observée, cette augmentation "est de l'ordre d'un cas pour 5 000 naissances, ce qui est peu", précise Jacqueline Clavel. Ce risque est trop faible pour être réellement confirmé, abonde Rosemary Dray Spira, épidémiologiste et directrice adjointe du groupement Epi-phare : "C'est très très faible donc on ne peut pas, uniquement sur ces estimations-là, conclure de façon formelle à l'existence d'un risque. Comme toute approche scientifique, on a besoin d'un faisceau d'arguments pour pouvoir affirmer que le risque existe." 

Les chercheurs vont continuer de suivre cette cohorte pour mieux évaluer le risque de cancer à plus long terme. D'autres études seront ensuite nécessaires pour comprendre les mécanismes de la PMA qui pourraient, si cela était confirmé, induire une augmentation du risque de leucémie.

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