Plus rapide, plus puissante : la biathlète Anaïs Chevalier-Bouchet raconte sa transformation après son accouchement
Après une pause d'un an consacrée à sa grossesse et à la naissance de sa fille, la sportive est revenue sur le circuit cette saison. Elle confie avoir été transformée par la maternité, sur le plan mental, physique et sportif.
Alors que les dernières courses des championnats du monde de biathlon se déroulent samedi 20 et dimanche 21 février à Pokljuka en Slovénie, la biathlète Anaïs Chevalier-Bouchet est de retour sur le circuit. Après une pause d'un an en raison de sa grossesse, l'Iséroise a déjà remporté deux médailles sur les six que compte pour l'instant l'Équipe de France.
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Un retour à la compétition au bout d'un an, c'est plutôt rare dans le sport de haut niveau. La biathlète raconte que la maternité l'a complètement transformée. Quand on lui demande ce qui a changé chez elle depuis sa seule victoire en coupe du monde il y a quatre ans, elle répond : "Mon âge, l’expérience, la maturité et la maternité, évidemment, qui m'a beaucoup changée".
Après la naissance de sa fille en octobre 2019 et une saison blanche en 2020, Anaïs Chevalier-Bouchet a rechaussé les skis à l'automne, très bien suivie sur le plan médical et personnel. "C’était notre décision avec mon mari et on a été très bien entouré par notre famille, confie la biathlète âgée de 28 ans. C’est grâce à lui et grâce à eux que je peux faire ça aujourd’hui, parce que toute seule, je n’aurais pas réussi. C’est un projet hyper personnel, et je n’avais pas envie de m’entourer de trop de personnes. C’était notre truc."
"C’est comme si on avait reprogrammé le moteur d’une voiture et qu’on lui avait mis 30 chevaux de plus."
Frédéric Jean, l'entraîneur d'Anaïs Chevalier-Bouchetà franceinfo
Cette pause lui a donné un nouvel état d'esprit et a surtout modifié son corps. "Elle se déplace plus vite et elle consomme moins, explique son entraîneur, Frédéric Jean. Elle a perdu pas mal de poids, sa morphologie a changé après la grossesse. Donc son rapport poids/puissance est meilleur."
Revenir au meilleur niveau en quelques mois
Résultat : Anaïs Chevalier-Bouchet a décroché l’argent sur le sprint et le bronze sur la poursuite, les 13 et 14 février, les seules médailles pour les Françaises dans ces mondiaux. Pourtant, au moment de rechausser les skis et de reprendre la carabine, l’Iséroise ne savait pas trop à quoi s’attendre. "On avait plein de retours de maternité plutôt bons, mais après, je n’en savais rien, explique-t-elle. Il y a un an, j’étais tellement loin de ce niveau-là et je me disais qu’il y avait un boulot monstre à faire. Il fallait que je me laisse le temps."
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"Honnêtement, je ne pensais pas être si rapide sur les skis si rapidement, poursuit Anaïs Chevalier-Bouchet. Mais tant mieux." Revenue à son meilleur niveau, le plus dur pour elle est désormais de gérer les absences et l’éloignement avec sa fille. "On fait davantage de vidéos, raconte la jeune maman. C’est plus dur pour moi que pour elle. C’est terrible, je pense que je suis une maman poule, une maman gaga, mais j’essaie de me détacher de tout ça, sinon je n’avance pas."
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