Plus d'un Français sur 10 est "objectivement seul"
Le visage de l'ultra moderne solitude chantée par Souchon a encore rajeuni. C'est la principale surprise de l'enquête 2012 de la Fondation de France publiée en exclusivité sur France Info. "La solitude commence désormais à 30 ans ", pointe-t-elle. En 2010, 3% des trentenaires étaient isolés. Aujourd'hui, ils sont 9%.
Un "bond quantitatif " au bas de la pyramide des âges qui ne doit pas masquer l'isolement considérable qui sévit à son autre extrémité. Les plus de 75 ans aussi vivent de plus en plus reclus (21% contre 16 en 2010).
Pas une mais des solitudes
L'isolement n'épargnerait donc aucune tranche d'âge. Au point que le rapport annuel accorde le phénomène au pluriel. "Les solitudes " touchent 4,8 millions de personnes, soit 11% de la population (contre 9% en 2010), qui n'ont ni famille, ni amis, ni relations de voisinage, ni même professionnelles. Ce que la Fondation appelle prosaïquement "la solitude objective ".
"9% des Français se sentent inutiles"
Pourtant, la solitude ne se résume pas au fait de n'avoir personne à qui parler. Le pire, note le rapport, c'est "le sentiment de ne plus compter pour personne ". Résumé par deux chiffres poignants de l'enquête : 13% des Français se sentent exclus ou abandonnés. 9% inutiles !
Les causes de l'isolement
L'argent ne fait pas le bonheur, il contribue néanmoins à vous insérer socialement. Avec un revenu inférieur à 1.000 euros par mois, vous avez statistiquement quatre fois plus de risques d'être objectivement seul qu'en touchant plus de 4.500 euros mensuels.
Et le travail n'y peut pas grand chose. La preuve : 37% des personnes recensées comme isolées ont un emploi. Ceci explique peut-être cela : 27% des travailleurs ne nouent aucune relation avec leurs collègues (contre 20% en 2010). Phénomène décuplé quand le dit-travail est précaire et/ou à temps partiel.
Enfin c'est dans les grandes métropoles que le phénomène s'accroît le plus. Le taux d'habitants isolés est passé de 8 à 14%. Il atteint même 18% dans le parc HLM. Plus de la moitié des locataires de logements sociaux affirment n'avoir d'autre relation de voisinage que de simples "bonjour/bonsoir".
Les réseaux sociaux, recours à la solitude ?
C'est le dernier enseignement de ce rapport. Non, les personnes seules ne se réfugient pas massivement sur les réseaux sociaux virtuels. Au contraire. 76% d'entre elles ne fréquentent ni Facebook, ni Twitter, ni un quelconque de ces réseaux à distance. Tandis que les Français connectés ont pour la majorité une vie sociale bien remplie.
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