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Lutte contre la pauvreté : le gouvernement présente son nouveau plan, les associations le jugent "insuffisant"

"L'absence de coup de pouce sur les minima sociaux, c'est la douche froide", a réagi le président du collectif Alerte, alors que la pauvreté touche aujourd'hui 9,2 millions de personnes en France.
Article rédigé par franceinfo avec AFP
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La Première ministre, Elisabeth Borne (au centre), lors de la présentation du  "pacte des solidarités", à Matignon (Paris), le 18 septembre 2023. (EMMANUEL DUNAND / AFP)

Après huit mois de reports successifs, le gouvernement a dévoilé, lundi 18 septembre, sa nouvelle stratégie de lutte contre la pauvreté. Les annonces, qui font suite à un premier plan de 8 milliards d'euros annoncé en 2018, étaient particulièrement attendues par les associations dans un contexte de forte inflation. Ce "pacte des solidarités" bénéficiera d'une "augmentation de 50% des crédits dédiés à la lutte contre la pauvreté par rapport à la stratégie précédente", a déclaré Elisabeth Borne.

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"Pour se loger, pour sa santé, pour accéder à l'éducation ou à l'emploi, parfois même pour se nourrir, la pauvreté est un défi du quotidien pour toutes celles et ceux qui y sont confrontés", a reconnu la Première ministre, alors que la pauvreté touche 9,2 millions de personnes en France.

Outre l'enveloppe de 156 millions d'euros déjà promise par le gouvernement pour soutenir les associations d'aide alimentaire cette année, la Première ministre a annoncé qu'"une aide exceptionnelle sera intégrée au projet de loi de finances 2024 pour couvrir les besoins des associations d’aide alimentaire". Ce soutien intervient alors que ces associations font face à une explosion de la demande liée à l'inflation

Une prime de reprise d'activité

Convaincue que "c'est le travail qui permet de sortir de la pauvreté", Elisabeth Borne a annoncé "la création d'une prime de reprise d'activité" à l'horizon 2025. Sur la question des travailleurs pauvres, la cheffe du gouvernement a renvoyé à la conférence sociale sur les bas salaires qui doit se tenir en octobre.

Concernant la petite enfance et l'éducation, le plan présenté lundi reprend également plusieurs mesures déjà annoncées ces derniers mois par le gouvernement, comme la création de 200 000 places de crèches d'ici 2030 ou la mise en place d'un "pass colo" pour les élèves de CM2. Il prévoit par ailleurs le renforcement du dispositif "cantine à 1 euro", instauré depuis 2019, et l'extension des petits déjeuners gratuits à l'école.

Le gouvernement entend également lutter contre le non-recours aux prestations sociales. Dès l'été 2024, les demandes RSA commenceront à être pré-remplies dans des départements pilotes. Sur le volet du logement, les 203 000 places d'hébergement déjà existantes "seront maintenues en 2024", a annoncé Elisabeth Borne. Le second plan quinquennal "Logement d'abord", dont l'objectif est d'accompagner vers le logement des personnes sans domicile, est aussi inclus dans ce pacte.

"Mesures insuffisantes"

"Des mesures répondent à l'urgence liée à l'inflation galopante mais on ne voit pas comment cette stratégie va parvenir à réduire la pauvreté", a commenté Noam Leandri, président du collectif Alerte, qui rassemble 34 associations de lutte contre la pauvreté. "On pense que c'est insuffisant."

"L'absence de coup de pouce sur les minima sociaux, c'est la douche froide", a souligné Noam Leandri. Les associations de lutte contre la précarité réclament notamment une revalorisation des minimas sociaux, une hausse des aides au logement (APL) et la régularisation des travailleurs sans-papiers dans les secteurs en tension, une mesure qui doit figurer dans le projet de loi immigration que le gouvernement présentera théoriquement début novembre au Parlement.

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