Pêche : des quotas non- modifiables... et des ports toujours bloqués
Michel Barnier a accueilli peu après 19h une délégation d'une dizaine de représentants des pêcheurs du Nord/Pas-de-Calais, venus "dans l'espoir de renégocier les quotas de prises", notamment du cabillaud et de la sole, dépassés depuis début avril. Dès leur arrivée, ils se sont déclarés opposés au déblocage des ports de la Côte d'Opale qui paralyse depuis mardi le trafic transmanche.
Michel Barnier s'était de son côté dit prêt au "dialogue" concernant des mesures "d'accompagnement économique" des entreprises de pêche en difficulté. A l'issue de quatre heures de réunion, le ministre a proposé une enveloppe de 4 millions d'euros pour aider les pêcheurs du Nord-Pas-de-Calais, mais a rappelé que la renégociation des quotas était impossible.
A l'unisson du ministère de la Pêche, une porte-parole de la Commission européenne avait déjà indiqué qu'"il n'y a pas de marge de manœuvre sur les quotas" , précisant qu'ils avaient été négociés et adoptés par les 27 pays de l'Union européenne en décembre (une augmentation de 30% des quotas par rapport à l'année précédente avait été autorisée pour 2009) , alors que la France présidait l'UE.
Mais la pression s'intensifie sur les marins-pêcheurs. Le tribunal de Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais) leur a ainsi enjoint hier de cesser leur action de blocage sous peine d'astreintes, après des requêtes déposées par plusieurs compagnies de ferries dont les bateaux étaient bloqués à quai, au détriment des touristes, notamment britanniques.
Mais les pêcheurs ne désarment pas : hier en fin d'après-midi, plusieurs d'entre eux ont effectué des "opérations-escargot" dans la région, notamment sur l'autoroute A 16 qui mène au tunnel sous la Manche. Et les ports de Dunkerque, Boulogne-sur-Mer et Calais restent bloqués, en attendant les assemblées générales prévues dans la journée, qui décideront de la suite à donner au mouvement.
Anne Jocteur Monrozier, avec agences
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