Pauvreté : des associations interpellent vivement François Hollande
La pauvreté est une "humiliation pour la République ", a estimé ce mardi François Hollande. Le chef de l’Etat était en déplacement à Clichy, dans les Hauts-de-Seine, pour faire un bilan d’étape du plan pauvreté. Ce plan adopté en janvier 2013 et qui doit théoriquement mettre en place une soixantaine de mesures pour lutter contre la pauvreté.
François Hollande s’est entretenu avec le réseau d’associations chargées de ce plan sur le terrain. Et les échanges ont été vifs, parfois virulents. "La faim dans le monde elle est chez nous ", a dit Julien Lauprêtre, président du Secours populaire, "il faut lutter contre l’idée que ce sont les pauvres qui sont responsables " de la pauvreté.
Le président d’Emmaüs France, Thierry Kuhn, a quant à lui dénoncé la "stigmatisation des chômeurs ", évoquant le "projet de contrôle renforcé des chômeurs " avancé début septembre par le ministre du Travail François Rebsamen. En réponse, François Hollande a martelé que "les pauvres dans notre pays sont des citoyens non pas comme les autres mais à l'égal des autres ", ajoutant que la pauvreté était "une blessure pour celles et ceux qui sont concernés" et "une humiliation pour la République ".
Renoncements
Christophe Robert de la fondation Abbé Pierre, a accusé François Hollande de renoncer. "Les 150.000 logements sociaux qui étaient programmés, c’était très ambitieux, on en a tout à fait conscience ", a-t-il lancé au président, "bon, on n'y est pas. Mais quand je regarde le projet de loi de finance pour le budget 2015, nous assistons encore à une baisse des subventions de l’Etat pour la production de logements sociaux. J’ai quelques inquiétudes sur un certain nombre de renoncements, comme si il y avait eu deux étapes dans ce quinquennat ", déplore Christophe Robert.
Stoïque, François Hollande prend des notes et choisit en conclusion le terrain des principes : "La solidarité c’est un principe républicain qui ne passe pas par l'Etat mais par l'ensemble de la société française. La fierté collective, c'est de permettre que nous puissions, non pas supprimer, éradiquer la pauvreté mais faire en sorte que tous ceux qui sont loin puissent être ramenés, raccrochés, repris par l'action collective ", a-t-il déclaré avant d'insister : "C'est ça qui fait non pas seulement la dignité d'un individu mais la fierté d'une nation ".
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