Où les Français rencontrent-ils leur premier partenaire sexuel ?
En cinquante ans, la réponse à cette question, et à d'autres concernant les couples, a profondément changé. Une étude de l'Ined passe au crible ces évolutions.
Où avez-vous rencontré votre époux (si vous êtes marié) ? Et votre premier partenaire sexuel ? S'agit-il de la même personne ? En cinquante ans, en France, les réponses à ces questions ont profondément changé : une étude publiée jeudi 24 janvier par l'Institut national d'études démographiques (Ined) le souligne.
Ainsi, pour les lieux de rencontre privilégié du premier conjoint, la discothèque des années 1980 a progressivement remplacé le bal des années 1960, avant d'être elle-même été supplantée par les soirées privées entre amis aujourd'hui. Entre 1984 et 2006, 18% des hommes comme des femmes ont rencontré leur premier conjoint au cours d'une telle soirée. Viennent ensuite les lieux publics, les lieux d'études, la boîte de nuit et le travail.
Internet, pas vraiment "un lieu de formation des couples"
En revanche, les lieux d'études (lycées, universités...) tiennent le haut du pavé lorsqu'il s'agit de rencontrer son premier partenaire sexuel. Seulement 1% des hommes et femmes interrogés disent avoir rencontré leur premier conjoint ou leur premier partenaire sexuel via internet qui, selon l'Ined, apparaît "davantage comme un facilitateur de contacts que comme un lieu de formation des couples".
Mais si les lieux de rencontres changent, un phénomène demeure : l'endogamie sociale. Les Français sortent rarement de leur milieu social pour leurs relations amoureuses ou sexuelles.
Nous sortons toujours entre gens de même milieu
Les deux paramètres ne sont d'ailleurs pas déconnectés : "Les espaces publics (voisinage, lieux publics) et les cadres structurés autour de la danse (bal, boîte de nuit, fête publique) sont plus caractéristiques des moins diplômés", explique l'Ined. Résultat, "l'homogamie, c'est-à-dire la tendance à vivre en couple avec une personne socialement proche, s'est maintenue" parce que "les personnes qui se ressemblent socialement fréquentent souvent les mêmes lieux".
"Dans la vraie vie, le prince et la bergère ont peu de chances de se rencontrer", résume Michel Bozon, co-auteur de l'étude.
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