Nucléaire : Nicolas Sarkozy atteint du "syndrome de l'erreur persistante"
La gauche a riposté vendredi aux attaques de Nicolas Sarkozy sur le nucléaire en dénonçant des "mensonges" et "une prévision de bonimenteur". Pour Greenpeace, Nicolas Sarkozy est atteint du "syndrome de l'erreur persistante".
Lors d'un déplacement à l'usine d'enrichissement d'uranium d'Areva à Pierrelatte (Drôme), le chef de l'Etat a accusé le Parti socialiste et Europe Ecologie-Les Verts d'avoir signé un accord qui conduira à "la destruction de la filière" et évoqué un retour au "Moyen-Âge" et à "la bougie".
Nicolas Sarkozy a brandi la menace d'un "mouvement massif de délocalisation", alors que l'accord politique entre les deux partis prévoit de réduire la part du nucléaire en France. Réponses à gauche :
- Martine Aubry, première secrétaire du PS, a jugé "extrêmement choquant de voir un président de la République annoncer des mensonges les uns derrière les autres".
- François Hollande, candidat socialiste à la présidentielle, a estimé que Nicolas Sarkozy était "en campagne" et que sa vision sur le nucléaire était une "espèce de caricature" repliée sur "un schéma ancien"." Son conseiller pour l'énergie François Brottes parle d'"une prévision de bonimenteur pour faire peur".
- Corinne Lepage, candidate de Cap 21 à la présidentielle, a estimé sur LCI que "l'amalgame" fait par le président de la République entre les "idéologies" qui avaient été fatales à Georges Besse, patron de Renault et ancien PDG de la Cogema, assassiné par Action directe en 1986 et les anti-nucléaires était "un scandale".
Du côté des associations écologistes :
- Pour Greenpeace, Nicolas Sarkozy est atteint du "syndrome de l'erreur persistante" et développe avec l'UMP "un arsenal de communication" datant des années 1970" alors qu'il "serait temps d'entrer dans le XXIe siècle."
Sur les éventuelles suppressions d'emplois, Greenpeace dénonce "la valse des chiffres toujours plus fantaisistes". "Le président et l'UMP font semblant d'oublier l'immense gisement d'emplois qui se trouve dans le démantèlement des centrales en France et à l'étranger, dans la gestion des déchets nucléaires, mais aussi et surtout dans le développement des renouvelables et de l'efficacité énergétique", écrit l'organisation.Concernant l'augmentation de 50% de la facture d'électricité évoquée par l'UMP, Greenpeace souligne que le prix de l'électricité "va de toute façon augmenter d'au moins 33% dans un scénario de maintien du nucléaire".
- L'Observatoire du nucléaire note que, dans l'esprit du chef de l'Etat, la France serait "le seul pays qui tourne le dos au progrès". Or, "la France est cernée par des pays qui ont rejeté l'atome ou décidé d'en sortir (soit de façon volontariste, soit en ne renouvelant pas les centrales arrivant en fin de vie) : Belgique, Luxembourg, Allemagne, Suisse, Italie et Espagne".
"De la même façon, Nicolas Sarkozy a prétendu que la sortie du nucléaire nuirait à la compétitivité économique de la France alors que l'Allemagne, où l'électricité serait d'après M. Sarkozy bien plus chère qu'en France, est pourtant beaucoup plus compétitive", ajoute le mouvement.
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