Nucléaire : Henri Proglio a "fumé la moquette", selon Anne Lauvergeon
Anne Lauvergeon , ancienne présidente d'Areva, affirme samedi dans "Libération" avoir pensé, en découvrant le chiffre avancé par le patron d'EDF d'un million d'emplois menacés par une sortie du nucléaire, qu'Henri Proglio avait "fumé la moquette".
"Quand j'ai vu que le patron d'EDF, en une d'un quotidien, affirmait qu'un million d'emplois était en jeu, je me suis dit qu'il avait fumé la moquette!", a raconté Mme Lauvergeon lors d'un débat organisé dans le cadre du Forum Libération de Lyon avec le député vert européen Daniel Cohn-Bendit.
"Il y en aurait plutôt 125 000 directs et 400 000 indirects selon une étude que j'avais fait faire", a ajouté l'ex-patronne d'Areva, qui n'a pas été reconduite à la tête du groupe nucléaire pour une 3e mandat en juin. Selon cette étude, commandée par Areva au cabinet PriceWaterhouseCoopers et publiée en mai, la filière électronucléaire génère 410.000 emplois en France, dont 125.000 emplois directs.
Le PDG d'EDF Henri Proglio avait affirmé début novembre qu'un abandon du nucléaire "menacerait 400 000 emplois directs et indirects de la filière nucléaire" et "un million d'emplois" au total en y ajoutant 500 000 emplois dans des entreprises en France "qui risqueraient de partir à l'étranger".
Le rapport Roussely sur le nucléaire, remis au chef de l'Etat en juin dernier, parle lui de 200 000 emplois directs et indirects dans le nucléaire.
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