Cet article date de plus de trois ans.

Le groupe Rolls-Royce va fabriquer des petits réacteurs nucléaires au Royaume-Uni

Une levée de fonds est en cours auprès d'un consortium d'investisseurs, et le motoriste britannique espère un lancement au début des années 2030.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Vue d'artiste de la future usine Rolls-Royce qui produira des modules du SMR britannique. (ROLLS ROYCE)

Le motoriste britannique Rolls-Royce a annoncé (en anglais) qu'il allait construire de petits réacteurs nucléaires "à bas coûts" au Royaume-Uni "à la suite d'une levée de fonds réussie" auprès d'un consortium d'investisseurs. Rolls-Royce, BNF Resources et le groupe de nucléaire américain Exelon Generation Limited vont investir conjointement 195 millions de livres (228 millions d'euros) sur trois ans, et le gouvernement britannique va injecter 210 millions de livres (245 millions d'euros) par l'intermédiaire de l'agence gouvernementale UK Research and Innovation.

>> France 2030 : quel avenir industriel pour les SMR, ces "petits" réacteurs nucléaires vantés par Emmanuel Macron ?

Rolls-Royce va continuer à "chercher activement d'autres financements" et travaille à identifier des sites "pour les usines qui vont fabriquer les modules qui permettront un assemblage sur place", d'après un communiqué. Ces activités pourraient "créer jusqu'à 40 000 emplois, à travers leur déploiement au Royaume-Uni" et les activités d'exportations, a relevé le directeur général de Rolls-Royce Warren East.

Le gouvernement mise sur le nucléaire

Le ministre de l'Energie et des Entreprises, Kwasi Kwarteng, a ajouté que "les réacteurs modulaires de petite taille (SMR) offrent des opportunités enthousiasmantes de couper les coûts dans notre utilisation déjà en repli des carburants fossiles" afin de générer "de l'électricité propre". Le Royaume-Uni s'est engagé à décarboner son électricité d'ici 2035 et le gouvernement compte largement sur l'éolien, en particulier offshore, mais aussi sur le nucléaire.

Son parc est aujourd'hui en fin de vie. Le projet d'une grosse centrale mené par EDF, Sizewell C, a été plombé par les retards à cause de difficultés de financements et de complications politiques. Le gouvernement souhaite notamment écarter le chinois CGN, minoritaire, même s'il n'a pas annoncé de décision pour l'instant. Une seule centrale nucléaire est actuellement en cours de construction au Royaume-Uni : Hinkley Point, projet porté lui aussi par EDF et le chinois CGN.

Le groupe vise le début des années 2030

Le groupe Rolls-Royce vise une entrée en fonction "au début des années 2030", poursuit le communiqué. "Une seule centrale fonctionnant à partir d'un SMR occupera la taille de deux terrains de football et pourra alimenter en électricité environ un million de logements". Ces centrales seront construites et assemblées aux neufs dixièmes en usines, principalement dans le nord du pays, avec une chaîne d'approvisionnement "britannique à 80%", affirme Rolls-Royce.

Les ONG écologistes dénoncent la présentation des petits réacteurs comme un projet "vert" et les jugent "plus chers que les technologies renouvelables", déplore Doug Parr, directeur scientifique de Greenpeace. "Pire encore, il n'y a pas de prototype en vue à courte échéance. Le délai immédiat est une coupe drastique des émissions [polluantes] d'ici 2030 et les petits réacteurs ne vont jouer aucun rôle là-dedans."

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.