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Greenpeace pénètre dans une centrale nucléaire : échange aigre-doux entre Mme Duflot et M. Besson

Des militants de Greenpeace se sont introduits lundi 5 décembre dans la centrale nucléaire de Nogent-sur-Seine (Aube). Interrogé sur France Info, le ministre de l'Industrie Eric Besson a avoué sa surprise.
Article rédigé par Adrian Buffel
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
La centrale nucléaire de Nogent-sur-Seine (Aube) lundi 5 décembre (FRANCOIS NASCIMBENI / AFP)

Des militants de Greenpeace se sont introduits lundi 5 décembre dans la centrale nucléaire de Nogent-sur-Seine (Aube). Interrogé sur France Info, le ministre de l'Industrie Eric Besson a avoué sa surprise.

Huit militants de Greenpeace se sont introduits lundi vers 6 heures du matin dans la centrale de Nogent-sur-Seine (Aube), à 95 km au sud-est de Paris, "pour faire passer le message que le nucléaire sûr n'existe pas", a annoncé l'ONG dans un communiqué. Interrogé sur France Info, le ministre de l'Industrie Eric Besson a évoqué de possibles "dysfonctionnements".

L'équipe de Greenpeace a été "immédiatement détectée par le dispositif de sécurité" et l'évènement n'a eu aucune conséquence sur la sécurité des installations, affirme EDF dans un communiqué.

"Leur cheminement a été suivi en permanence sur le site, sans qu'il soit décidé de faire usage de la force", a expliqué le groupe d'énergie, ajoutant que sept des neuf personnes "ont été appréhendées dans le calme par la gendarmerie".

Plus tard dans la matinée, la gendarmerie a signalé des tentatives d'intrusion dans les sites nucléaires de Blaye (Gironde), Chinon (Indre-et-Loire) et Cadarache (Bouches-du-Rhône). Le ministère de l'Intérieur a lui immédiatement ordonné une fouille "approfondie" de toutes les centrales et installations nucléaires du pays.

"Si les intentions n'étaient pas pacifiques, ça s'appelle une catastrophe"

Interrogé par BFMTV-RMC, Henri Guaino, conseiller spécial de Nicolas Sarkozy, a jugé l'action "irresponsable de (la) part" de Greenpeace. "Il va falloir en tirer des conséquences. (...) On ne peut pas permettre que n'importe qui puisse entrer aussi facilement que ça dans une centrale nucléaire. On peut imaginer ce que certains pourraient en faire", a-t-il expliqué.

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"Si l'enquête confirme (que Greenpeace est entré dans la centrale), cela veut dire qu'il y a eu dysfonctionnements et qu'il faudra prendre des dispositions pour que ça ne se reproduise pas", a déclaré pour sa part Eric Besson sur France Info.

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Sur , le ministre de l'Industrie a échangé avec la secrétaire nationale d'Europe Ecologie - Les Vert, Cécile Duflot.

"Sécurité à la française qu'ils disaient", a raillé la secrétaire nationale d'EELV. "Êtes tjrs aussi subtile !, lui a répondu Eric Besson. Apparemment, ils ont été repérés et surveillés en permanence. Auriez préféré un ?" "Les '' dans le nucléaire, a rétorqué Mme Duflot. Si les intentions n'étaient pas pacifiques, ça s'appelle une catastrophe !"

L'échange s'est poursuivi plus tard dans la matinée. Eric Besson a proposé un "" contradictoire avec Cécile Duflot sur l'accord PS-EELV. Ce à quoi la secrétaire nationale a répondu par l'affirmative, avant de sur le réseau social. Celui-ci a acquis une grande popularité sur Twitter, ce en seulement quelques mois.

Bon prince, le ministre de l'Industrie ne s'est pas vexé du qualificatif. "Je sais que vous n'êtes pas grossière", a-t-il tweeté.

Les leçons de Fukushima

"Une partie des militants a réussi à grimper sur le dôme de l'un des réacteurs, où ils ont déployé une banderole : ‘le nucléaire sûr n'existe pas'", a souligné Axel Renaudin, chargé de communication de Greenpeace. "Cette opération montre à quel point nos sites sont fragiles aux facteurs d'agression extérieurs, non naturels", a pour sa part estimé Sophia Majnoni, chargée des questions nucléaires pour Greenpeace.

Cette dernière a dénoncé l'audit lancé par le gouvernement sur la sécurité des centrales nucléaires, y voyant "une opération de communication qui ne prend en compte que les risques déjà identifiés dans le passé et ne tire pas les leçons de Fukushima".

La centrale nucléaire de Nogent-sur-Seine, construite en 1987 et qui possède deux réacteurs, a été choisie par Greenpeace "car elle est la plus proche de Paris", selon Greenpeace. Plus de dix millions d'habitants se trouvent dans un rayon de 100 km autour de la centrale, selon l'organisation.

Championne du monde de l'atome, la France tire 75% de son électricité de son parc de 58 réacteurs.

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