En vue de la fermeture de Fessenheim, le secrétaire d'État à la Transition écologique, Sébastien Lecornu, doit s'exprimer vendredi 19 janvier, après des rencontres en Alsace avec les élus et les syndicats. Des contacts appréciés, même si des salariés lui ont fait part de leur désarroi, jeudi soir. Une colère et des espoirs écoutésLes 30 salariés qui attendaient jeudi soir Sébastien Lecornu devant la mairie de Fessenheim étaient très amers. Le secrétaire d'Etat a beau rappeler que "la décision est prise", qu'il "regrette que personne ne soit venu avant" voir les employés, qu'il est là pour aider "au dialogue", les salariés crient leur colère. "C’est lamentable. Ce n’est pas du désarroi, c’est la haine. Non, il n’y a pas de mix énergétique", ont-ils lancé avant d'être obligés de quitter les lieux. Le maire de Fessenheim, Claude Brender, soutient les salariés. Néanmoins, il constate un changement de style et de méthode avec Sébastien Lecornu. Pendant la réunion, il a eu le sentiment d'avoir été écouté. Il attend désormais des annonces pour l’avenir de sa commune. "Il y a une grande incompréhension de ces salariés par rapport à la perte de leur emploi et de leur outil de travail. Forcément ça crée des crispations, des rancœurs", explique l'élu.On ne souhaite pas qu’il y ait un champ de ruines demain à Fessenheim. Je crois avoir été entendu sur ce sujet-là, auprès du ministre.Claude brender, maire de Fessenheimà franceinfoAvant cet épisode un peu tendu à Fessenheim, Sébastien Lecornu a pris plus de trois heures pour échanger avec les syndicats. À la sortie, les réactions étaient plutôt positives. Alain Besserer, délégué Force ouvrière (FO) y voit un point de satisfaction pour construire l’avenir après Fessenheim : "Enfin, on échange." Les gouvernements précédents n’ont strictement rien fait. Il est là, il nous parle, sans langue de bois, c’est plus qu’appréciable. Il annoncera les pistes précises s’il le faut. C’est ce qu’on attendait depuis un bon bout de temps.Alain Besserer, FOà franceinfoPour la CFDT, Vincent Rodet a également été séduit par la méthode du secrétaire d’État. "C’est un ministre pragmatique qui veut aborder cet énorme sujet sensible qui s'enkyste depuis des années, alors que la ministre précédente avait soigneusement évité ce contact avec les fédérations syndicales", explique-t-il, ajoutant qu'il souhaite "un cadre" pour que les salariés se projettent. Dans un an, la centrale sera arrêtée. Il reste quelques mois pour tourner la page, trouver de l'emploi pour les 1 600 personnes qui en dépendent et trouver un avenir pour ce site industriel. Visite de terrain à Fessenheim du secrétaire d'Etat à la Transition écologique - un reportage de Célia Quilleret écouter