Nouvelle mobilisation contre la privatisation de La Poste
A Paris, le cortège a quitté la Place de la Nation à 14 heures pour rejoindre Bercy, le ministère de l’Economie. En tête de la manifestation, les principaux leaders syndicaux nationaux dont Bernard Thibault (CGT), Jean-Claude Mailly (FO), Jacques Voisin (CFTC) et Gérard Aschieri (FSU).
A Lyon, ils étaient entre trois cents et cinq cents à défiler ce matin pour défendre ce service public.
Les cinq fédérations syndicales à l’origine du mouvement (CGT-Fapt,
Sud-PTT, CFDT-F3C, FO-Com, CFTC Poste) espèrent bien avoir mobilisé au-delà des 95% de salariés de l’entreprise qu’elles représentent. Aussi, ont-elles décidé d’ouvrir leur cortège aux usagers de La Poste. La CGT affirme d’ailleurs avoir déjà réuni plus de 300.000 signatures au bas d’une pétition "Touche pas à ma poste".
Si aucun mot d’ordre de grève n’a été lancé (mais des arrêts de travail ont été observés ici ou là), des actions de sensibilisation ont été organisées devant les bureaux de poste, à destination des usagers : barbecues, distributions de tracts, pétitions et même, plus insolite, un concours de tags à Angoulême.
Qui veut donner des milliards ?
Depuis quelques mois, les syndicats combattent le projet du Pdg Jean-Paul Bailly, qui prévoit de transformer l’entreprise publique en société anonyme le 1er janvier 2010, avant d’ouvrir son capital un an plus tard. Principale motivation de Jean-Paul Bailly, réunir les quelque 2,5 à 3,5 milliards d’euros nécessaires au développement et à la modernisation de La Poste, qui ferait ainsi entrer des fonds privés à hauteur de 30%.
Les syndicats y voient une privatisation rampante de ce fleuron du service public, et des menaces pour l’emploi des 300.000 postiers et la qualité du service public rendu aux usagers. Ils verraient d’un meilleur œil une recapitalisation de La Poste par l’Etat. "Et qu’on ne nous dise pas qu’il n’a pas les moyens", lance un représentant CFTC, faisant allusion au plan gouvernemental de sauvetage des banques (plus de 10 milliards d’euros).
Prudemment, le gouvernement se donne le temps de la réflexion. Il attend en particulier les conclusions de la commission Ailleret mise en place par Nicolas Sarkozy. Cette commission regroupant syndicalistes, élus et représentants de l’entreprise, est chargée de réfléchir aux différentes voies possibles de développement pour La Poste. Une voie médiane pourrait consister en une ouverture de capital incluant la Caisse des dépôts, le gigantesque compte-épargne de l’Etat.
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