Nonagénaire expulsée : "Toutes mes excuses à cette résidente"
Le co-président des maisons de retraite Villa Beausoleil reconnaît sur France Info une erreur : celle d'avoir emmené la femme de 94 ans à l'hôpital de Châteaudun, au lieu de la ramener dans son établissement de Chaville dans les Hauts-de-Seine, après avoir tenté de la renvoyer dans sa famille pour cause d'impayés.
"Nous avons fait une erreur et je tiens ici de manière assez solennelle à dire toute ma compassion et mes excuses d'abord à cette résidente : alors que nous avons trouvé porte close chez ses enfants, nous aurions dû raccompagner la personne dans notre maison de retraite, alors que nous avons en équipe commis la décision maladroite de l'emmener à l'hôpital de Châteaudun, en attendant de trouver une bonne solution ", explique-t-il.
"Nous avons à la limite depuis longtemps été trop gentils avec la famille"
Mais il défend tout de même son établissement. "Vous parlez d'expulsion, je tiens à m'inscrire en faux par rapport à cette
allégation. Nous avons un cas tout à fait particulier que je n'ai jamais vu dans
ma carrière, où une famille fait preuve de malhonnêteté et qui ne répond pas du
tout à ses obligations, qui ne paye pas ce qu'elle nous doit ", explique-t-il, précisant que la prise en charge d'une personne âgée coûte dans cette maison de retraite de Chaville entre 2.500 et 3.500 euros. "Le tribunal
de Nanterre nous a d'ailleurs donné raison ", ajoute-t-il.
"Il ne s'agit pas d'une expulsion, il ne s'agit pas d'un
bail d'habitation mais d'un contrat de séjour, et l'un des motifs de rupture c'est le non paiement des prestations, donc nous avons à la limite depuis longtemps été trop
gentils avec la famille, vous imaginez que 40.000 euros d'arriérés ça ne se fait pas en quelques semaines, ça fait pratiquement deux ans que nous cherchons
des solutions ", ajoute-t-il. On apprend d'ailleurs dans le Parisien que la vieille dame reçoit 2.200 euros de retraite, théoriquement gérés par l'un de ses fils.
Il regrette cette "boulette"
"Nous avons communiqué avec la famille par téléphone, nous avons écrit plusieurs fois, et de guerre lasse nous avons pris ce risque d'envoyer la
personne chez son fils ", ajoute-t-il. "Je le regrette, il nous arrive parfois de faire des erreurs,
je crois qu'il faut savoir le reconnaître ", évoquant une "boulette ".
Le co-président prend tout de même la défense de ses équipes. "Cette boulette a été faite vendredi soir, dans un contexte
où les équipes de direction n'étaient pas forcément présentes pour prendre les bonnes
décisions ", mais "je suis solidaire avec mes équipes qui ont pris ces
decisions ", ajoute-t-il. "Peut-être que certains de nos joueurs devront être mis sur le banc de touche. Mais pour l'instant on doit écouter, comprendre ce qu'il s'est passé, et s'intéresser au cas de cette dame ". "Je profite encore pour présenter mes excuses à madame la
résidente qui est surtout elle concernée et j'espère qu'elle est dans un bon
endroit ". La femme de 94 ans a été transférée lundi en fin de journée dans un nouvel hôpital d'Antony où travaille un autre de ses fils.
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