Naufrage de l’Union Neptune : les pavillons de complaisance en ligne de mire
L'Union Neptune, navire de 87mètres, battant pavillon des îles Cook a sombré le vendredi 22 juillet dernier alors qu’il était sous remorque pour se rendre à La Pallice, le port maritime de La Rochelle.
_ Depuis, l'épave reposait par plusieurs dizaines de mètres de fond
mais la proue du bateau continuait d'affleurer à la surface de l'eau.
La préfecture maritime de l’atlantique a donc décidé de faire couler l’épave afin qu’elle ne représente plus aucun danger, notamment pour la navigation.
Pour y arriver, les plongeurs démineurs de la marine nationale ont du réaliser plusieurs brèches dans la coque du navire “par charges explosives”, a précisé la préfecture maritime, basée à Brest.
Aujourd’hui, l’épave repose à 35m de profondeur.
Le cargo, chargé de minerais de fer, contenait 25 000 litres de gasoil et 2000 litres d’huile.
Sa cargaison, “continuera d'être surveillée, mais elle ne semble pas présenter, selon les experts de danger”, précise la préfecture.
Une cargaison "pas fiable"
Un avis que ne partage pas le porte-parole de la CGT des marins du grand ouest, et président de l’association Morglaz. Pour Jean-Paul Hellequin, “le risque de pollution est réel ”.
Selon lui, “quelques jours avant le naufrage, un capitaine a refusé de charger ce produit sur un autre navire parce qu’il pensait que ca n’était pas fiable et qu’il ne pourrait pas faire la traversée en toute sécurité”.
D’après le journal de bord de l’Abeille Languedoc que nous avons pu consulter, le remorqueur se trouvait à plus de 10h du cargo Union Neptune au moment du naufrage. Le remorqueur a quitté son mouillage le 22/07 à 2h50. Il est arrivé “à proximité” du cargo à 13h36. Le cargo gitait à 45°.
Le 5 août dernier, un autre navire, le chalutier“ Marco” de 36mètres, propriété d’un armateur Belge sombrait à quelques milles de l’ile de Sein avec à son bord une certaine quantité de gasoil et d’huile dans ses soutes.
Jean-Paul Hellequin dénonce une nouvelle fois les “pavillons de complaisance”, ces navires “poubelles” qui sillonnent les mers, à moindre coûts avec des effectifs réduits.
“Les mises en demeures effectuées par la France auprès des armateurs ne suffisent plus. Il faut des exigences plus fermes auprès de ces armateurs, il faut agir rapidement et avec efficacité. Il faut exiger que toutes les opérations nécessaires et efficaces soient mises en œuvre par les armateurs de ces navires qui représentent un danger y compris pour la navigation” explique le militant.
Le naufrage de l’Union Neptune au large de l’île d’Oléron relance également la polémique sur le départ en octobre de l’Abeille Languedoc. Le remorqueur de haute mer doit quitter la Rochelle pour le Pas-de-Calais.
Mikaël Roparz
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