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Moins de grévistes, plus de manifestants

Pour cette nouvelle journée de mobilisation interprofessionnelle, les syndicats espéraient dépasser les chiffres de la mobilisation record du 29 janvier, et arracher au gouvernement de nouvelles mesures en faveur des salariés. _ A la mi-journée, le ministère de la Fonction publique comptait 19,5 % de grévistes contre plus de 23 % à la même heure, le 29 janvier. En revanche, les manifestants semblent plus nombreux qu'il y a un mois et demi.
Article rédigé par franceinfo
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Le gouvernement s’attend à “une journée d'ampleur à peu près équivalente à celle du 29 janvier”. C'est-à-dire à une mobilisation qui réunirait entre 1 million de personnes selon la police et 2,5 millions selon les syndicats.

Les leaders syndicaux pensent faire mieux... Ce qui n'est pas impossible à la SNCF. A la mi-journée, la direction indiquait que le taux de grévistes chez les cheminots s’élevait à 35,9% à 10h, un taux voisin de celui atteint le 29 janvier.
En revanche, du côté de la RATP il n’y avait que 12 % de grévistes, selon la direction. En janvier, elle en comptait 25%.

  • Du côté d’EDF aussi, le mouvement semble ne pas être autant suivi qu’à la dernière mobilisation. Il y avait 17,5% de grévistes à la mi-journée d’après les chiffres communiqués par la direction. Un taux inférieur aux 23% enregistrés à la même heure le 29 janvier.

  • Dans l'Education, les enseignants en grève étaient 35% dans le primaire et 24,6% dans le secondaire, selon le ministère. Ces chiffres sont, là encore, en baisse par rapport aux 48% (primaire) et 28% (secondaire) du 29 janvier.

  • A la poste aussi, la direction annonce une participation moins importante. Elle dénombre un peu plus de 20% de postiers en grève à la mi-journée, contre près de 25% le 29 janvier.

    Moins de grévistes, mais plus de manifestants ?

    Selon Maryse Dumas, numéro 2 de la CGT, les premiers défilés de la journée ont rassemblé 25% de manifestants de plus que le 29 janvier. Un chiffre qui n'inclut pas Marseille.

  • A Paris, la Préfecture de police a compté 85.000 manifestants (65.000 en janvier). La CGT, elle, estime à 350.000 le nombre de marcheurs en ce moment entre les places de la République et de la Nation ; contre 300.000 personnes il y a un mois et demi.

    De nombreux appels à des arrêts de travail ont été lancés chez Total, Saint-Gobain ou Carrefour, ainsi que dans la banque, la chimie, la métallurgie, le commerce ou la distribution. Au total, 213 manifestations sont prévues aujourd’hui dans toute la France à l'appel des huit syndicats (CGT, CFDT, FO, CFE-CFC, CFTC, Solidaires, FSU, Unsa). C'est plus, en effet, que les 195 défilés du 29 janvier dernier...

    Depuis la fin janvier, le climat social s'est tendu

    Mercredi, on a appris que 850 emplois étaient menacés chez Rencast, qui travaille pour l'automobile, et qu'un nouveau plan social était en préparation chez Goodyear à Amiens.
    _ Une situation qui touche l'opinion publique, tout comme le désarroi des salariés de Continental, à Clairoix dans l'Oise. Selon un sondage Ifop publié mardi, 78% des Français trouvent que le mouvement d’aujourd’hui est justifié. Ce sont trois points de plus que pour la journée du 29 janvier.

    De leur côté, les syndicats jugent les mesures issues du “sommet social” de février insuffisantes. Ils réclament un “changement de cap” au gouvernement, notamment par le conditionnement des aides aux entreprises ou la fin des réductions d'effectifs dans la Fonction publique.
    _ “Le gouvernement devra accepter de rediscuter”, a affirmé Bernard Thibault, secrétaire général de la CGT.

    Ce n'est pas gagné. François Fillon a d'ores et déjà annoncé qu'il n'envisageait “aucune enveloppe supplémentaire”. Le Premier ministre estime que le gouvernement a déjà agi en faveur des salariés.
    _ Ce soir, il s'exprimera dans le 20h de TF1.

    Jamila Zeghoudi, avec agences

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